Ce que l'on sait sur le suicide d'un adolescent qui avait signalé des faits de harcèlement à Poissy

L'adolescent de 15 ans avait signalé en 2022 des comportements pouvant correspondre à du harcèlement scolaire. Une enquête a été ouverte en recherches des causes de la mort.

Un adolescent de 15 ans s'est suicidé mardi soir à son domicile à Poissy, dans les Yvelines, a appris BFMTV, confirmant une information du Parisien. Une enquête a été ouverte en recherches des causes de la mort.

• Un adolescent découvert pendu par sa mère

L'adolescent de 15 a été découvert pendu dans sa chambre mardi en fin de journée par sa mère. Malgré l'intervention des pompiers, il n'a pas pu être réanimé. Sa mère était en état de choc et a été hospitalisée.

• Des faits de harcèlement signalés l'année dernière

Dans une note que BFMTV a pu consulter, la famille indique que l'adolescent aurait été victime de harcèlement scolaire. Il venait de faire sa rentrée scolaire dans un lycée professionnel dans l'académie de Paris.

Mais il était scolarisé jusqu'à l'année dernière au lycée professionnel Adrienne-Bolland à Poissy. Dans cet établissement, l'adolescent avait signalé en 2022 des comportements pouvant correspondre à du harcèlement scolaire, selon nos informations. Le proviseur ainsi que le rectorat avaient été saisis.

Une main courante avait été déposée auprès des services de police. En revanche, la famille n'a pas porté plainte par la suite.

• Gabriel Attal dénonce "un drame"

Le ministère de l'Education nationale a confirmé dans la journée que les premiers éléments "attestent clairement que des faits de harcèlement avaient été déclarés au cours de l'année scolaire 2022-2023".

Des éléments qui seront étudiés par les policiers, bien qu'une source proche du dossier affirme à BFMTV qu'il n'y a à ce stade "pas de lien établi avec ces faits".

Le nouveau ministre de l'Education nationale, qui a déclaré à son arrivée la nécessité d'une réponse "implacable" sur le sujet du harcèlement, a "échangé avec la mère de la victime au téléphone et lui a témoigné son soutien absolu", a indiqué son cabinet.

"C'est un drame qui nous endeuille tous, et les mots sont bien peu de choses face à un tel drame mais notre coeur à tous souffre avec sa famille, ses proches, ses camarades" a déclaré Gabriel Attal devant la presse mercredi en fin de journée.

Dans une "volonté de transparence", le ministre a apporté des éléments sur les faits de harcèlement. Il a indiqué que les parents de l'adolescent avaient été reçus par le personnel de l'établissement de Poissy en mars.

"Un rendez-vous avait été organisé dans l'établissement, il avait été fait état de brimades et d'injures répétées de la part de plusieurs élèves nommément désignés", a précisé Gabriel Attal.

Les élèves concernés et leurs parents ont aussi été reçus. Le ministre a aussi signalé l'existence d'un échange de courriers entre la famille de l'adolescent et l'institution scolaire en avril dernier. La famille avait alors dénoncé l'absence de mesures suffisantes pour faire face à la situation. De son côté, l'établissement avait rappelé que l'adolescent avait bénéficié d'un suivi régulier avec la CPE toute l'année.

• Deux enquêtes et une cellule psychologique ouvertes

Une enquête a été ouverte en recherches des causes de la mort par le parquet de Versailles.

"L'environnement sera fait, pour le reste il faut rester à ce stade très prudent", a indiqué le parquet à l'AFP.

Une cellule psychologique a été mise en place au lycée Adrienne-Bolland à Poissy ce mercredi.

"J'ai été choquée, c'est dur d'apprendre ça sachant que c'est un élève du lycée, je ne le connaissais pas personnellement mais quand on sait qu'il était élève ici c'est très dur (...) les gens sont choqués" a confié une élève du lycée au micro de BFMTV.

Pour faire "toute la lumière" sur les faits, Gabriel Attal a également annoncé l'ouverture d'une enquête administrative "dont nous tirerons toutes les conclusions".

"Chaque drame est un drame de trop, qui nous rappelle que nous ne sommes toujours pas à la hauteur", a déclaré le ministre qui doit annoncer un plan de lutte contre le harcèlement d'ici la fin du mois.

Emilie Roussey avec AFP