"Ça me met hors de moi": Valérie Pécresse critique l'excès de normes pour les nouveaux trains du RER B

"Ça me mets hors de moi (...) On annonce des choses et les gens ne les voient pas se réaliser." Valérie Pécresse, la présidente d'Île-de-France Mobilités, s'agace des importants retards de livraison des nouveaux trains qui circuleront sur le RER B.
"Des normes qui s'empilent"
Au micro de BFM Paris Île-de-France ce jeudi 8 février, elle déplore l'excès de normes: "Ça commence à Bruxelles où il y a des normes qui s'empilent et qui changent tout le temps, ça continue en France (...) et ça finit chez les constructeurs qui incorporent de nouvelles innovations tout le temps."
Au cœur des critiques, les nouvelles rames MI20 qui devaient d'abord être livrées fin 2025, mais qui accusent finalement 13 mois de retard avec un report à janvier 2027.
"Ce retard, c'est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les usagers du RER B. Et donc, j'ai demandé à Alstom de tout faire pour rattraper ce retard", avait expliqué la présidente d'Île-de-France Mobilités en septembre 2023.
Dans les éléments pointés du doigt figure, par exemple, la nouvelle norme qui impose que ce matériel puisse résister à un crash avec un camion, car il roule sur des voies ferrées. Or, il n'y a pas de passage à niveau sur le RER B.
"Le mieux est l'ennemi du bien. Je suis très attachée à la sécurité ferroviaire, mais ces normes qui changent tout le temps, c'est insupportable", poursuit Valérie Pécresse au micro de BFM Paris Île-de-France.
"Ça m'épuise"
Autre changement qu'elle dénonce et responsable, selon elle, d'une perte de temps, l'impossibilité désormais pour les conducteurs d'être formés sur un nouveau matériel roulant avant que celui-ci ne soit homologué. "On perd trois à six mois puisqu'il faut attendre l'homologation pour commencer à former le conducteur", ajoute-t-elle.
"Je vois pas l'intérêt de cette règle, je vois pas pourquoi on l'a changé. C'est tout le temps, tout le temps comme ça. Ça m'épuise, ça épuise les voyageurs", affirme la présidente d'Île-de-France Mobilités.
Valérie Pécresse regrette également que chaque ligne de RER a ses spécificités qui empêchent le déploiement d'un matériel unique. "C'est usant aussi pour moi car j'aimerais prendre le même matériel", déclare-t-elle. Seul le RER NG, en cours de déploiement sur le RER E, circulera aussi sur la ligne D.