Bondy: 15 ans après une explosion mortelle due au gaz, les victimes attendent toujours un procès

Les victimes attendent depuis 15 longues années un procès et une juste indemnisation. Le 30 octobre 2007, une pelleteuse qui travaillait devant le restaurant "l'Étoile du Centre" à Bondy a percuté une conduite de gaz, provoquant une violente explosion. La déflagration a fait un mort et une cinquantaine de blessés.
Alors que les victimes de l'explosion de la rue de Trévise ont obtenu mi-janvier un accord d'indemnisation de la mairie de Paris, avant la tenue d'un procès et trois ans après les faits, à Bondy, Ismaïl Gencel attend toujours. Blessé lors de l'explosion d'octobre 2007, le restaurateur se souvient parfaitement du moment où sa vie a basculé.
"Je me tenais ici, près de la caisse. J'ai vu une petite lueur bleue arriver vers moi. L'explosion. Et plus rien", se remémore Ismaïl Gencel, au micro de BFM Paris.
Coma, séquelles et pertes
L'homme se réveille 28 jours plus tard de son coma, à l'hôpital Cochin, avec 35% de son corps entièrement brûlé. Son corps porte toujours la marque de l'accident.
"J'ai encore des cicatrices", "je ne peux pas rester longtemps debout" et "j'ai une brûlure au niveau de la cuisse, je ne peux plus marcher ou courir comme avant", énumère-t-il.
De plus, sa brasserie a été soufflée dans l'explosion. "Tout était ravagé, il n'y avait plus d'établissement, seulement quelques colonnes", détaille-t-il. Le couperet tombe rapidement: son restaurant doit être démoli.
Un emprunt bancaire pour reconstruire
Ismaïl Gencel a dû faire un emprunt pour reconstruire l'établissement. Il n'a reçu aucune indemnisation ou compensation. "C'est dur parce que vous perdez votre établissement et c'est à vous de reconstruire par la suite", regrette-t-il.
"Manifestement, ce dossier n'est considéré par personne comme étant suffisamment sérieux pour être traité dans des délais raisonnables", tance Stella Bisseuil, avocate de l'une des victimes de l'explosion.
La chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris doit enfin se prononcer le 21 avril et établir un calendrier judiciaire à venir.