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Paris Île-de-France

Antony: un retraité âgé de 73 ans nie avoir tué son voisin et ne "se rappelle de rien"

Trois hommes sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d'assises du Var pour viols en réunion

Trois hommes sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d'assises du Var pour viols en réunion - AFP

Jugé depuis ce vendredi, l'homme aurait tiré dans le dos de la victime car ses travaux faisaient trop de bruit.

Un retraité de 73 ans, affirmant "ne se rappeler de rien", est jugé depuis vendredi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour avoir tué son voisin d'une balle dans le dos, car il faisait trop de bruit dans leur immeuble d'Antony.

Bernard Sauvage, taciturne, arrivé au procès sur une chaise roulante poussée par un policier, s'est hissé sur sa béquille, en équilibre précaire dans ses chaussures orthopédiques pour être debout à l'entrée du juge.

Mort pour des bruits de travaux

En septembre 2021, cet homme qui habite depuis des décennies dans un appartement en rez-de-chaussée, dont il a hérité de ses parents, s'est énervé du bruit des travaux dans le logement du dessus.

Plusieurs de ses voisins sont alors témoins d'une dispute entre les deux hommes et entendent un coup de feu résonner.

Le corps du nouveau propriétaire du premier étage, tué d'une balle dans le dos, est finalement retrouvé dans les jardins de la résidence, recouvert par des sacs à gravats. Bernard Sauvage porte lui un pantalon souillé du sang de la victime, et son ADN est retrouvé sur un revolver identifié comme l'arme du crime.

"Je ne me rappelle de rien", a répété à l'envi l'ancien chauffeur, en détention depuis les faits, au sujet de la mort de son voisin ou de ses deux condamnations précédentes.

En 2014, il avait jeté un sabre sur un homme qui lui aurait dérobé un stylo. Avant d'être condamné à six mois de prison avec sursis en 2020 pour avoir agressé la précédente propriétaire de l'appartement au premier étage qu'il accusait, déjà, de faire trop de bruit.

"Responsable" selon un expert

Par ailleurs, ses capacités cognitives semblent diminuées. En janvier 2010, à son réveil dans un hôpital après avoir fait un malaise, il s'est cassé les deux pieds en sautant par la fenêtre de sa chambre au deuxième étage. Mais ni cet épisode, ni ses précédentes condamnations, n'évoquent aucun souvenir chez lui, assure-t-il désormais.

En revanche, l'homme impassible s'approche des larmes à l'évocation de la mort de sa mère, dont il a retrouvé le corps dans le même appartement quand il avait 20 ans. Même tristesse pour évoquer le décès de sa femme en 2013, puis de sa fille quand il était en détention.

Des experts psychiatriques estiment que sa santé mentale n'empêche pas la procédure judiciaire.

Le psychiatre Bernard Cordier l'a examiné après son AVC et "cinq mois et demi après les faits en cause". Pour lui, "Bernard Sauvage peut être déclaré responsable par une cour d'assises."

Ses avocats, Melody Blanc et Fabien Arakelian, ont pour leur part insisté sur les antécédents médicaux de leur client. Le verdict est attendu mardi 19 mars.

G.J. avec AFP