Affichages anti-IVG sur les Vélib': la mairie de Paris demande la dissolution du mouvement "les Survivants"

Des autocollants anti-avortement placardés sur des Vélib' de Paris dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 mai 2023. - Twitter / Isabelle Rome
Après les différentes campagnes anti-avortement menées par le mouvement "les Survivants" sur les Vélib dans la capitale, la mairie de Paris appelle à la dissolution du groupe.
Dans une lettre, Hélène Bidard, adjointe au maire en charge de l'Égalité femmes-hommes, enjoint la Première ministre Elisabeth Borne à "examiner la possibilité de dissoudre ce groupuscule".
"Ce type de campagne participe à la désinformation au sujet du droit à l'avortement et de la contraception via la publication d'argumentaires fallacieux sur le web notamment", écrit également l'adjointe.
"Il s'agit pour nous comme pour les associations, d'actions de nature à entraver le droit à l'avortement, c'est-à-dire d'empêcher ou de tenter d'empêcher, qui plus est par des moyens illégaux, de pratiquer ou de s'informer sur une interruption volontaire de grossesse", poursuit l'élue.
Une action judiciaire lancée par la mairie de Paris
Les nuits du 24 au 25 mai et du 14 au 15 juin, des centaines d'auto-collant anti-avortement avaient été collés sur les vélos en libre-service à Paris. Lors de la deuxième campagne, 30% du parc avait été touché.
Face à cette situation, Hélène Bidard affirme qu'une "action judiciaire va être intentée par la ville de Paris pour faire condamner les responsables de ces agissements litigieux".
Le mouvement avait déjà mené en avril 2017, "une campagne d'affichage sauvage contre l'IVG à l'intérieur de plusieurs rames du métro parisien" et "en juin 2017, "une campagne sauvage similaire avait de nouveau été apposée dans le métro parisien et dans les rues de Paris", rappelle l'élue communiste.
Plus récemment, "les Survivants" s'étaient aussi signalés en menant des campagnes similaires dans la métropole lyonnaise.
Constitutionnaliser le droit à l'avortement
Pour éviter que de tels actes se reproduisent dans les prochaines semaines, les élus de la mairie demandent à la première Ministre de "constitutionnaliser dès que possible ce droit fondamental à l'avortement" et explique qu'un "vœu en ce sens a été pris" au Conseil de Paris.
Début avril, le Sénat à majorité de droite avait voté en faveur de l'inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l'IVG.