Cyclone Chido à Mayotte: à quoi va ressembler l'hôpital de campagne déployé ce jeudi?

Trois jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, le plus intense subi par l'archipel de Mayotte depuis quatre-vingt-dix ans, qui a fait une vingtaine de morts recensés mais probablement "plusieurs centaines" voire "quelques milliers", un hôpital de campagne doit ouvrir ce jeudi.
Cet hôpital de campagne, c'est le dispositif Escrim, pour "élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale", comme le rappelle Le Parisien. "Il fonctionne comme un vrai hôpital capable de prendre en charge des fractures, des blessures diverses y compris des interventions sur la moelle épinière, des soins de néonatalogie, de la chirurgie viscérale (...) avec tout le matériel nécessaire", assure au quotidien le lieutenant-colonel Éric Agrinier des sapeurs-pompiers du Gard.
Si son déploiement ne nécessite que douze à vingt-quatre heures, il a cependant fallu déblayer une zone de 3000 m² - l'équivalent de la moitié d'un terrain de football- pour l'installer.
Une trentaine de tentes
Similaire à un hôpital en dur, il se compose d'une trentaine de tentes. Une structure modulaire et totalement autonome avec chauffage et climatisation intégrés, alimentés par groupes électrogènes - quelque 60 tonnes de matériel sont nécessaires pour son fonctionnement.

Un hôpital organisé en différents secteurs: les urgences où les patients sont orientés; la chirurgie, avec deux blocs opératoires, un service d'imagerie, une salle pré et post-intervention, un service de soins intensifs, une pharmacie avec un laboratoire; le secteur réservé à l'hospitalisation avec 40 lits; et la zone de vie pour les soignants où ils pourront se restaurer et dormir sur des lits de camp. Jusqu'à 100 patients pourront être pris en charge quotidiennement.
Les tentes, de trois tailles différentes, sont relativement spatieuses avec une superficie moyenne de 18 m² et une hauteur de 2,5 à 3 mètres. Elles peuvent également se connecter les unes aux autres.

Au total, quelque 90 professionnels (pompiers, infirmiers, médecins ou encore cuisiniers et logisticiens) seront mobilisés. Ils devraient rester deux ou trois semaines avant d'être relayés.
La situation du système de soins est "très dégradée" à Mayotte, où le seul hôpital a été "très endommagé" et les centres médicaux sont "inopérants", a déclaré lundi la ministre de la Santé démissionnaire, Geneviève Darrieussecq.