Sécheresse: la cueillette de l'arnica des Vosges annulée pour la première fois

Un cueilleur récolte de les fleurs d'arnica dans le massif des Vosges, le 26 juin 2018 au Markstein, dans le Haut-Rhin - Jean-Christophe VERHAEGEN © 2019 AFP
Le conseil départemental des Vosges a décidé ce vendredi d'une "année blanche" concernant la cueillette de l'arnica en raison de la sécheresse qui touche le massif et affecte cette plante très utilisée par les laboratoires pharmaceutiques.
"Suite à une nouvelle visite des conditions de floraison de l'arnica, le comité de pilotage 'Arnica des Hautes Vosges' a décidé d'annuler complètement la cueillette, et de faire une année blanche car les zones 'denses' en fleur restent très localisées", peut-on lire dans un communiqué.
"Alerte sur la disparition de la ressource"
Jeudi, le département avait à l'origine espéré que la cueillette pourrait avoir lieu avant de se raviser. Le prélèvement aurait dû être limité à 600 kilos contre "huit à dix tonnes de plantes entières en moyenne" récoltées dans cette région normalement, lorsque l'arnica "est présente en abondance".
"Cette année blanche est une première", affirme Fabien Dupont, chargé de mission Natura 2000 au Parc naturel régional du Ballon des Hautes-Vosges (PNRBV).
"L'hiver a manqué de neige et le printemps a été très sec. La plante est présente mais ne fleurit plus", explique le technicien qui subit un "gros coup, une alerte sur la disparition de la ressource".
"On risque de perdre quelque chose de patrimonial, d'ancré dans l'histoire de ce paysage", s'alarme encore Fabien Dupont.
"Depuis 2019, l'arnica se fait de plus en plus discrète en raison notamment de la modification du régime des pluies et des sécheresses successives ce qui contraint à limiter les quantités prélevées", avait pour sa part précisé jeudi le département.
Des records de température de plus en plus fréquents
Le massif Vosgien fournit les trois quarts de la ressource sauvage récoltée en France de cette fleur prisée pour ses vertus anti-inflammatoires, ensuite transformée en gélules, huile, gel ou crème.
Alors que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude jamais enregistrée, les records de température tombent les uns après les autres.
La France connaît des canicules de plus en plus fréquentes: la multiplication, l'intensification et l'allongement de ces phénomènes constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique, selon les scientifiques.