Météo: qu'est-ce que le "décrochage polaire" responsable de l'épisode de fraîcheur cette semaine?

Coup de frais sur l'Hexagone. Si la barre des 20°C a été franchie dans le nord du pays - plutôt majoritairement ensoleillé - depuis début juin, les températures chutent de nouveau cette semaine. Ce mardi 11 juin, des gelées ont même été relevées au lever du jour à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, avec -0,3°C.
La France s'apprête connaît "une fraîcheur plus généralisée" comme l'avait expliqué à BFMTV.com François Jobard, prévisionniste à Météo-France. "Les températures vont baisser partout et surtout au Sud", avait-il prévenu.
Les températures maximales devraient en moyenne être "3°C à 4°C" inférieures aux normales de référence ce mardi et mercredi, précise Frédéric Long, également prévisionniste à Météo-France à Franceinfo.
L'air venu des pôles va toucher la France
La cause de cette baisse des températures? Un "décrochage polaire". Cela signifie que le courant-jet polaire - un courant de haute altitude "généralement délimité par une droite horizontale qui passe par les États-Unis et l’Europe du Nord", comme l'explique Le Parisien - va connaître une déformation.
En temps normal, ce courant-jet-polaire, "jet stream" en anglais, oscille entre des masses d'air chaud, venues du sud, et des masses d'air froid, venues du nord. Cette semaine, le courant va plonger du nord vers le sud permettant à l'air venu des pôles de toucher la France.
Il ne fera pas un froid polaire pour autant: "en redescendant vers le sud, ce froid polaire va se réchauffer" et devenir frais, souligne Frédéric Long à Franceinfo.
Cet épisode ne sera de plus pas exceptionnel. "La fraîcheur ne devrait pas atteindre des niveaux spécialement remarquables, car on restera loin des records de basse température pour la période", prévient Météo-France. Et cela ne présage en rien la suite de l'été.
En effet, en juin 2019, la France avait été touchée au début du mois par la tempête Miguel, suivie d'un important coup de frais autour du 10 juin. "Pourtant, 15 jours après, on a établi des records absolus de températures", se remémore François Jobard, prévisionniste à Météo-France auprès de BFMTV.com.
Avant d'ajouter: "aujourd'hui, on est moins habitué à un tel scénario car entre 2020 et 2023, on a régulièrement eu chaud en juin".
Alors que les températures devraient progressivement remonter à partir de jeudi, le soleil, qui aura été majoritairement présent jusqu'à ce même jour, laissera place à de fréquentes précipitations sur l'ensemble du pays. Le week-end prochain s'annonce donc très pluvieux sur l'Hexagone.