Météo: la saison des orages est-elle de plus en plus violente?

Une grande partie de la France a été touchée par de très violents orages ce week-end, mais il est compliqué de savoir si ces phénomènes se sont accentués avec le réchauffement climatique.

Grêle, pluies fortes, inondations et foudre... Jusqu'à 65 départements ont été placés en vigilance orange orages ce week-end, pour des événements particulièrement violents. Des milliers de foyers ont été privés d'électricité, des ponts ont été emportés, des cultures dévastées et à Rouen, une femme est morte emportée par une coulée de boue.

L'intensité de ces épisodes reste impressionante, mais de mai à août, la France est particulièrement sujette aux orages", rappelle à BFMTV.com Samuel Morin, chercheur à Météo-France et au CNRS, directeur du Centre national de recherches météorologiques (CNRM).

Cette saison des orages dure du printemps à la fin de l'été, "de mars à juin, les impacts de foudre sont de plus en plus nombreux sur terre, atteignant un maximum en juillet et en août", précise également Météo France.

Une intensification des orages, "mais à quel point ?"

Et aussi intenses soient-ils, il est difficile pour l'instant de dire qu'il y a plus d'orages qu'avant, et que ceux-ci sont plus violents. D'une part parce qu'il s'agit de phénomènes épars, non d'un événement global étendu sur de larges parties du territoire, comme les canicules, ils sont plus difficiles donc à mesurer. D'autre part, Samuel Morin explique que cela fait une vingtaine d'années que les orages sont enregistrés et mesurés, il est donc difficile d'avoir du recul, d'analyser une tendance à l'augmentation ou non.

"On n’a pas de motif concret de penser que les orages sont plus nombreux qu’avant, notamment en lien avec le changement climatique", explique également auprès de France Info Pierre Huat, météorologue. "C’est depuis 20 ans qu’on enregistre les éclairs, par exemple. Donc c’est difficile de faire un lien entre changement climatique et occurrence d’orages".

Toutefois, "tout porte à croire que le réchauffement climatique conduit à intensifier les orages, mais à quel point?", difficile de l'affirmer pour le moment, note Samuel Morin, qui ajoute tout de même que l'on "s'attend à une intensification" de ces phénomènes à l'avenir.

On sait par exemple aujourd'hui que le changement climatique a une incidence sur la sévérité des sécheresses ou des canicules, mais aussi sur la pluviométrie. En effet, plus l'atmosphère est chaude, plus elle peut contenir de vapeur d'eau, "donc lorsque l'on a une situation météorologique qui va créer une pluie ou un orage, et bien la quantité d'eau disponible dans l'atmosphère qui peut retomber sur notre tête est beaucoup plus importante", expliquait l'été dernier sur BFMTV Françoise Vimeux. Les conséquences d'un orage peuvent donc être, par ce biais, plus violentes.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV