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Intempéries: Météo France refuse de porter le chapeau

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Alors que le traumatisme des intempéries dans les Alpes-Maritimes est présent dans de nombreuses têtes, il faut définir les responsabilités des uns et des autres. Pointée du doigt, Météo France refuse d’endosser toutes les responsabilités.

Pour bon nombre d’Azuréens, les intempéries de la nuit de samedi à dimanche ont laissé des traces. Certains parlent d’un traumatisme en constatant l’étendue des dégâts dans leur rez-de-chaussée. La boue s’est installée sur les canapés et dans les meubles, la voiture a été retrouvée renversée au fond du jardin et les souvenirs ont disparu. Naturellement, les habitants sont remontés et un coupable doit être désigné. Les élus, par crainte de porter le chapeau, s’en prennent à Météo France, qui tente de son côté de se dédouaner.

Interrogé ce lundi sur BFMTV, Cyrille Honoré, le directeur de la prévision à Météo France, évoque un manque de moyens techniques pour prévoir ce genre d’incident. "Avec l’outillage de prévisions dont nous disposons, il est impossible d’avoir une précision dans l’espace et dans le temps qui aurait pu nous permettre d’anticiper le redoublement d’intensité de l’amas orageux quand il a abordé ces communes-là (ndlr : Cannes, Biot, Antibes, Nice)". Pour le responsable, la vigilance orange était justifiée. "C’était une bonne confiance en un scénario de prévisions météorologiques qui permettaient d’indiquer le risque d’orages violents", explique Cyrille Honoré, précisant que l’incident "s’est joué en très peu de temps". Ce phénomène était donc très difficile à anticiper.

Trop d’alertes orange ?

Si dans cette situation l’alerte orange était justifiée, la question de l’abondance des vigilances lancée par Météo France est posée. Mais là encore, le directeur tente de se disculper. "Sur les Alpes-Maritimes en 2015, l’épisode de vigilance orange de cette fin de semaine était le troisième de l’année, après un épisode d’avalanche et un autre d’orages et de fortes pluies au mois de septembre. Donc la perception qu’on en a est relative", estime Cyrille Honoré.

Revoir les classifications

En revanche, le responsable ne s’oppose pas à une nouvelle hiérarchie des classifications, même s’il est encore "un peu tôt pour le dire". "Comme après chaque épisode marquant, nous allons faire un bilan et essayer d’explorer toutes les pistes d’amélioration qui permettraient de limiter les conséquences de tels événements à l’avenir", informe Cyrille Honoré. Sans doute un moyen d’y voir plus clair dans les alertes lancées par Météo France.

Pierjean Poirot