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Intempéries: des élus remettent en cause les alertes de Météo France

Christian Estrosi et Eric Ciotti, en septembre 2012 à Paris.

Christian Estrosi et Eric Ciotti, en septembre 2012 à Paris. - Bertrand Guay - AFP

Eric Ciotti et Christian Estrosi, tous deux élus des Alpes-Maritimes, soulèvent plusieurs questions dans le travail de prévision de Météo France, et notamment la fréquence des alertes, après les intempéries qui ont endeuillé la Côte d'Azur ce week-end.

La violence de l'épisode orageux qui s'est abattu samedi soir sur la Côte d'Azur aurait-elle pu être prévue? Le débat est lancé, alors que deux élus locaux cherchent des explications après ce drame qui a causé la mort de 19 personnes.

Eric Ciotti, président du département des Alpes-Maritimes, s'est interrogé sur son compte Twitter sur le niveau de vigilance émis par Météo France. "La vigilance orange, très fréquente dans notre département, était-elle suffisante pour cet événement d'une rare violence?"

"C'est une question que je pose, mais c'est plus facile de la poser après que a priori. Donc je ne veux pas faire de polémique. La prévision météo n'est pas une science exempte d'erreurs, d'autant plus que le phénomène a été très localisé. C'est un triangle de 15 km de côté entre Antibes, Mandelieu et Cannes", a développé Eric Ciotti sur itélé. "Mais au regard de l'événement, naturellement ça devait être une vigilance rouge", affirme-t-il, pointant "une forme de banalisation de la vigilance orange".

"Une vingtaine" d'alertes orange par an

Même discours chez le maire de Nice, Christian Estrosi. "Il n'y a aucune polémique avec Météo France, il faut travailler avec Météo France. Mais les alertes orange deviennent trop banalisées", a-t-il déploré lundi matin sur BFMTV. "On en a une vingtaine par an. C'est tellement banalisé que tout le monde ne prend pas toutes les précautions nécessaires, en se disant que ce n'est qu'une alerte orange. Mais est-ce que pour Météo France il y a suffisamment d'indicateurs qui montrent qu'un épisode orageux violent peut devenir extrêmement violent?", se demande l'élu.

Des interrogations prises en compte par Stéphane Le Foll. "Il va falloir que l'on regarde si on aurait pu anticiper ce qui s'est passé", a répondu le porte-parole du gouvernement lundi sur France Inter. "Et chaque événement, et chaque accident, (...) a toujours nécessité un retour d'expérience et il faut que ce soit la même chose au niveau de la météo. Et donc on doit améliorer les choses", a-t-il poursuivi. "On peut toujours dire ensuite 'il aurait fallu et si on avait fait, il ne serait pas passé ce qui s'est passé'".

"L'Etat reçoit les alertes de Météo France"

Pourtant, aux yeux du ministre de l'Agriculture, les météorologues ne se sont pas trompés. "D'après ce que j'ai compris des météorologues - parce que c'est quand même eux qui évaluent - ils avaient parfaitement évalué le fait qu'il y avait un gros risque d'orage puisque c'était (une vigilance) orange, par contre ce qu'ils n'avaient pas mesuré c'est le fait que (...) ces orages sont restés statiques et ont fait que toute l'eau est tombée au même endroit".

Sur RMC, François Gourand, ingénieur-prévisionniste, reconnaît que Météo France "diffuse régulièrement des vigilances orange (...) Il est possible qu'on en diffuse plus que les années précédentes. Peut-être que la population, en en recevant plus, n'y fait plus autant attention". Mais l'ingénieur assure que "les services de l'Etat reçoivent ces alertes, et en général en tiennent compte. On est en contact permanent avec eux, comme ce week-end dans les Alpes-Maritimes". La recherche des responsabilités ne fait que commencer.

A. K.