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Intempéries sur la Côte d'Azur: un traumatisme difficile à surmonter

Des affaires personnelles ont été répandues dans les rue de Cannes. Ici, un album de famille a atterri sur le capot d'une voiture.

Des affaires personnelles ont été répandues dans les rue de Cannes. Ici, un album de famille a atterri sur le capot d'une voiture. - Jeremy Maccaud - BFMTV.com

Les intempéries qui ont frappé les Alpes-Maritimes samedi soir ont fait au moins 19 morts. Les habitants qui ont survécu doivent désormais gérer "les jours d'après".

Une épaisse couche de boue dans les maisons, des rues à la chaussée parfois arrachée, des épaves de voitures enchevêtrées, et au moins dix-neuf morts. Les intempéries qui ont frappé la Côte d'Azur dans la nuit de samedi à dimanche ont laissé un paysage dévasté. 

Face à ces scènes de désolation, le premier besoin des victimes est souvent d'extérioriser leur état de choc. "Celui qui a perdu l'environnement dans lequel il vit quotidiennement ressent le besoin de parler", notamment à ses proches, confirme Jérôme Perrin, président de la Protection civile de Paris.

Des souvenirs difficiles à gérer

Mais les scènes traumatiques, comme celles de devoir fuir sa maison lorsque l'eau commence à monter et à s'infiltrer dans toutes les pièces, restent ancrées dans la mémoire des victimes, et peuvent générer des angoisses. "Ils vont ressasser ce souvenir, en se rappelant sans cesse ce moment où ils ont failli être pris au piège. Dans ce cas, un accompagnement psychologique peut être nécessaire", poursuit Jérôme Perrin sur RMC.

Les absents souffrent aussi

"Ceux qui n'étaient pas dans l'immeuble ou dans leur maison le jour des inondations peuvent parfois s'identifier aux victimes disparues, et s'imaginer qu'ils auraient pu être à leur place. C'est là que des troubles anxieux peuvent apparaître. Or, très souvent, ces survivants n'osent pas solliciter de l'aide car ils considèrent qu'ils n'ont pas souffert par rapport aux autres, et qu'ils n'ont 'pas le droit de se plaindre'. En réalité, ils ne doivent pas hésiter à en parler à leurs proches, voire à des spécialistes s'ils ne vont pas bien", explique Hélène Romano, docteur en psychopathologie.

Les enfants doivent entendre la vérité

"Il faut essayer d'être simple pour expliquer ce qu'il s'est passé à l'enfant. Par exemple: 'Il y a eu un orage, tout a été inondé, ça a abîmé des choses dans chaque pièce...' Il ne faut pas hésiter à décrire à l'enfant ce qu'il va voir en rentrant chez lui. L'important est de ne surtout pas lui masquer la réalité", insiste Hélène Romano, jointe par BFMTV.com.

  • "Il faut aussi lui faire comprendre qu'il n'est pas seul, et que même si papa et maman sont tristes, toute la famille est unie pour nettoyer la maison, et réparer les dégâts. Selon son âge, l'enfant peut d'ailleurs participer au nettoyage, ça l'aidera à se sentir utile", estime la spécialiste.

Enfin, si l'enfant fait des cauchemars, Hélène Romano recommande d'en parler avec lui. "On peut lui demander de les raconter, voire même de les dessiner. Il peut ensuite détruire ces dessins, ou les enfermer dans une boîte. L'essentiel est de ne surtout pas banaliser ou minimiser ces cauchemars".

Alexandra Gonzalez