Eclairs, pluie et grêle: de Toulouse à Montpellier, le sud de la France frappé par les orages cette nuit

Au cours de la nuit dernière, le sud de la France a traversé un épisode orageux particulièrement intense. Si Paris s'est laissé surprendre par la violence du phénomène, avec 46 mm de précipitations tombés en une heure mardi en fin d'après-midi - soit davantage que le total mesuré entre le 30 juin et le 15 août - et des stations de métro inondées en quelques minutes, le phénomène s'est encore prolongé plusieurs heures dans le Midi.
Au point d'ailleurs que ce mercredi matin, cinq départements de l'arc méditerranéen connaissent un réveil très pluvieux: l'Hérault, le Gard, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var sont ainsi maintenus en alerte orange orages et pluies-inondations par Météo France.
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Le bassin aquitain sous les bourrasques
À peine les rafales s'étaient-elles calmées en Île-de-France que les coups de tonnerre et les averses ont déferlé sur le sud mardi soir et ce, d'ouest en est. Ainsi, comme le précise ci-dessous la Chaîne Météo, on a mesuré 14 mm d'eau à Toulouse durant les dernières heures, tandis que des pointes venteuses dépassant parfois les 100 km/h ont balayé l'ensemble de la Haute-Garonne.
Comme l'a montré VigiMétéo France au moyen de ses modélisations, les bourrasques et les intempéries ont concerné tout le bassin aquitain depuis les Pyrénées jusqu'à Bordeaux, en survolant Auch ou Montauban.
"Cellule très orageuse" sur l'Hérault
Mais c'est sur le pourtour méditerranéen que le phénomène a été le plus prononcé.
"Ici, c’est impressionnant. Les orages ont bien éclaté, avec des éclairs, du tonnerre, des routes qui commencent à être inondées. J’ai trois enfants, en peur panique", a témoigné sur BFMTV une habitante de Montpellier.
Béziers puis Montpellier ont été arrosées par des trombes d'eau. Météo France a d'ailleurs évoqué l'installation d'une "cellule très orageuse" au-dessus du département.
Des images ont retranscrit cette ambiance très sombre sur le département, comme le montre le cliché ci-dessous.

Les éclairs ont même menacé la cathédrale locale.
Dans le détail, comme l'a relevé l'AFP, on a enregistré localement - et en moins d'une heure - l'équivalent de trois semaines de pluie, ce qui a donné par exemple 75 mm d'eau pour la commune de Montarnaud et même 97 mm à Puéchabon. De quoi faire le lit des rivières.
Ainsi, la Lez a grossi, comme l'a souligné la Chaîne Météo. Le niveau du petit cours d'eau a même temporairement grimpé de 36 cm en 1 heure dans la soirée, comme le rapporte notre envoyé spécial à Montpellier.
Le Gard évacue ses campings
Ces crues ont ravivé de mauvais souvenirs dans le Gard voisin, qui a lui aussi vécu une nuit bien orageuse. En 2020, en effet, le département avait dû faire face à l'emballement du Gardon. Mardi soir, la préfecture avait préconisé l'évacuation des campings. Une consigne suivie à la lettre par Marjolaine Rossel, propriétaire du camping Le Petit Baigneur de Saint-Jean-du-Gard, comme elle l'a affirmé auprès de BFMTV.
"Un plan de sauvegarde a été mis en place par la commune donc on a préféré évacuer le camping de manière préventive. Certains campeurs sont allés un peu plus loin, et d’autres ont été relogés dans une autre structure que nous gérons également".
Tôt ce mercredi matin, les fortes pluies ont aussi arrosé le Var, comme le montre la photo ci-dessous, captée à Toulon.

Fortes pluies dans les Bouches-du-Rhône
Mais ce sont surtout les Bouches-du-Rhône qui écopent. 47 mm d'intempéries à Cassis à l'aube en quelques soixante minutes, 33 mm à Marseille - une mesure excédant l'intégralité des pluies tombées entre le 6 mai et le 16 août, selon les statistiques avancées par la Chaîne Météo sur Twitter.
Selon notre correspondante sur place, des lames d'eau de 50 à 70 mm sont tombées dans le département aux premières heures du jour, tandis que de la grêle a été signalée dans les communes de Carry-le-Rouet, Ensuès-la-Redonne ou autour de l'Etang de Berre, limitrophes de Marseille.
Pas de dégâts majeurs
Du littoral aquitain aux plages méditerranéennes, le sud a donc subi les assauts des précipitations sur un double front. Celles-ci sont dues survenue d'une dépression nouée initialement autour du Golfe de Gascogne et qui s'est nourrie, et même renforcée, des effluves d'une Méditerranée surchauffée.
À ce stade en tout cas, aucun de ces orages n'a heureusement fait de victime, ou occasionné de dégât conséquent ni n'a entraîné d'"intervention significative" selon les pompiers du Gard auprès de l'AFP.
