Comment les températures anormalement douces ont aggravé la sécheresse hivernale

L'Hexagone connaît un mercure supérieur aux normales de saison cet hiver, phénomène qui se poursuit depuis plusieurs mois. Cette tendance se conjugue à des précipitations plus faibles que d'habitude.

Des températures bien au-dessus des normales de saison. L'Hexagone est confronté à une sécheresse hivernale liée non seulement à un manque de précipitations, mais aussi à une douceur inhabituelle à cette période de l'année, selon Météo-France.

Jusqu'à 3 degrés de plus que la moyenne en octobre

L'institut météorologique souligne que la France a été confrontée en janvier dernier à des températures moyennes supérieures de près de 1°C à la moyenne mensuelle de référence agrégée enregistrée entre 1991 et 2020.

Cette situation n'est pas nouvelle. Depuis le mois de février 2022, le mercure enregistré par Météo-France est chaque mois supérieur aux moyennes enregistrées depuis 1991.

Au cours de l'année passée, l'écart le plus important enregistré avec les moyennes de ces trente dernières années s'est produit en octobre. Le mercure était situé plus de 3°C au-dessus des normales.

Des températures anormalement douces ont été relevées encore dans plusieurs régions le week-end dernier. Dimanche, il a fait 23,8°C à Torreilles, dans les Pyrénées-Orientales, 23,4°C à Pézenas, dans l'Hérault, ou encore 23°C à Perpignan, également dans les Pyrénées-Orientales.

"Du jamais-vu en hiver"

Le pays est dans le même temps confronté à un manque de pluie. Météo-France a déploré vendredi une série de 27 jours sans pluie. "Du jamais-vu en hiver", s'inquiète l'institut météorologique. Ces deux phénomènes conjugués expliquent la sécheresse actuelle et laissent craindre un nouvel été marqué par le manque d'humidité.

Le niveau très bas des nappes phréatiques, en raison d'un été et d'un hiver plus secs que la normale, est par ailleurs préoccupant. Selon les derniers chiffres récoltés par le site info-secheresse.fr, sur les 422 nappes recensées, 342 se trouvent à un faible niveau, dont 125 à un niveau "très bas". Le centre du pays, l'est et la Côte d'Azur sont les régions les plus touchées.

Le temps doit changer à partir de mardi, lorsque des nuages instables doivent gagner la moitié ouest du pays, amenant de faibles pluies.

La pluie doit vraiment faire son retour mercredi, un phénomène qui doit s'accompagner d'une baisse des températures. Des précipitations sont attendues dans l'ensemble du pays dès le matin.

Juliette Desmonceaux