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Isère

La députée LFI Sandrine Nosbé dénonce la partialité de la préfète de l’Isère, celle-ci lui oppose ne pas tolérer "l'outrance"

Sandrine Nosbé, à l'Assemblée nationale, Paris, 2024.

Sandrine Nosbé, à l'Assemblée nationale, Paris, 2024. - Photo par ARTHUR N. ORCHARD / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Ce lundi 22 septembre, quatre parlementairesont ont mis en cause "l'impartialité" de Catherine Séguin après que celle-ci a quitté l'estrade en plein discours de l'élue insoumise lors de l'inauguration de la foire agricole de Beaucroissant.

L'inauguration de la foire agricole de Beaucroissant (Isère) a été bousculé par différentes crises. L'une sanitaire et les autres politiques. Sur l'estrade, élus locaux, représentants de la filière et Catherine Séguin, préfète du département, écoutent le début du discours de la députée LFI Sandrine Nosbé.

Et comme pour prendre leurs distances avec les mots de la députée, les officiels - exception faite du maire de Beaucroissant - sont descendues de l'estrade. Une sacrée entorse au "protocole" que l'élue insoumise n'a pas digéré. Ce lundi 22 septembre, celle-ci a d'ailleurs publié un communiqué. Un texte cosigné par d'autres élus du département : l'insoumise Élisa Martin, la députée écologiste Cyrielle Chatelain et le sénateur vert Guillaume Gontard.

Une entorse aux principes de notre État de droit

"La réaction de madame la préfète n’est pas un geste anodin qui dépasse le simple protocole. Quitter la tribune pendant l’intervention de la députée Sandrine Nosbé traduit une prise de position politique, et est une véritable entorse aux principes de notre État de droit", écrivent-ils. Avant de rappeler que "les préfets hauts fonctionnaires d’État, sont tenus de respect envers tous les membres de la représentation nationale."

Dans leur communiqué, les élus réaffirment "non seulement le droit, mais le devoir de s'exprimer librement, y compris pour critiquer les institutions en place". Car "le débat et la confrontation de points de vue divergeant sont le principe même de la démocratie".

En l'occurrence, Sandrine Nosbé a non seulement pris part au mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre - en descendant dans la rue aux côtés de militants - mais elle s'est aussi positionnée contre l'abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire. La maladie sévit dans la région depuis plusieurs mois et la foire de Beaucroissant a du prendre des mesures à l'instar de l'interdiction des chevaux et des bovins lors de la grand-messe agricole iséroise.

Des positions auxquelles Aurélien Clavel, le président du Département de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke, et la préfète Catherine Séguin, ne souscrivent apparemment pas.

Des propos inacceptables

De son côté, la haute-fonctionnaire, n'a pas tardé à riposter. Sur X (ex-Twitter), Catherine Séguin a réaffirmé être dans son bon droit face à ces "quatre parlementaires" qui ont "mis en cause" son "impartialité, pour avoir quitté la tribune", pendant le discours de Sandrine Nosbé. Selon la préfète, "des propos mettant gravement en cause le chef de l’État et le Premier ministre étaient tenus."

Selon Catherine Séguin, "ces propos étaient inacceptables et hors contexte puisqu’il s’agissait d’une foire agricole." Elle en termine par rappeler "que représenter l’État impose aussi de savoir tracer la ligne qui sépare le jeu normal de l’expression démocratique de l’outrance et de l’outrage."

Amélie Com