Isère: en raison de la dermatose nodulaire, des centaines de vaches bloquées en altitude

Un troupeau de vaches en Haute-Savoie en juillet 2020 (photo d'illustration). - LANSARD GILLES / HEMIS.FR / hemis.fr / Hemis via AFP
En montagne, l'automne annonce le temps venu pour les vaches de redescendre des alpages. Mais en Isère, certains éleveurs ont interdiction de déplacer leurs animaux. En cause, l'épidémie de dermatose nodulaire. Au total, 300 bovins sont coincés en altitude.
"Certains éleveurs, dont le siège d'exploitation est situé en zone indemne (Bâtiments et terres) ont une partie de leurs bovins en alpages (Isère, Savoie et Haute-Savoie) en zone réglementée", alerte la chambre d'agriculture du département sur Facebook. Interdiction pour eux de rapatrier leurs vaches dans des zones où la dermatose nodulaire ne sévit pas.
Mais en montagne, les conditions météorologiques se dégradent vite. "L'alimentation vient à manquer et certains bovins sont sur le point de vêler", ajoute la chambre d'agriculture. Son président, Aurélien Clavel, s'inquiète. "Certaines vaches sont à plus de 2.000 mètres et la neige va arriver. Avec le froid, il n'y a plus d'herbe qui pousse et on ne peut pas toujours leur amener à manger", abonde-t-il auprès d'Actu Grenoble.
Une situation qui aurait pu être anticipée ?
En Isère, il faut redescendre assez urgemment 300 animaux. Pour la région Auvergne Rhône-Alpes, environ 3000 bêtes sont concernées. "Les vaches laitières qui vêlent doivent être traites, sinon elles tombent malades. Les vaches à viande, les veaux sont souvent gros et ça nécessite une surveillance forte", détaille encore le spécialiste.
Surtout, selon Aurélien Clavel, cette situation aurait pu être anticipée. "On a fait remonter le problème aux services de l’État depuis un bon moment", affirme-t-il. Les premiers cas de dermatose nodulaire ont été détectés en juin. À ce moment-là, seulement une partie de la région était concernée. À la mi-août d'autres cas ont été détectés et une grande partie du territoire isérois à basculé en zone réglementée.
Mais pour un éleveur, la situation n'a pas suffisamment été prise au sérieux. "Dès fin juillet, j'ai alerté les autorités compétentes car je sentais les choses venir. Je suis allé directement frapper à la porte des autorités nationales", explique-t-il à nos confrères d'Actu Grenoble.
En urgence, cet éleveur a trouvé une solution. Mais pour le moins précaire. "J’avais quarante mères là-haut, certaines arrivaient à terme au 18 septembre. Ça devenait urgent !" Grâce au réseau de vétérinaires, il a été mis en contact avec un autre éleveur qui a accepté d'accueillir ses vaches. "Mais, c'est un agriculteur en activité, qui a déjà ses bêtes à s'occuper et son entreprise de travaux agricoles. Ça reste compliqué. Je vais certainement avoir de la casse avec les vêlages, reconnaît-il. Mais c'est la solution la moins pire."