BFMTV
International

Yémen: le bilan des frappes américaines sur un port pétrolier monte à 58 morts

Le pétrolier FSO Safer dans la mer Rouge, au large du port de Ras Issa, tenu par les rebelles au Yémen, le 30 mai 2023.

Le pétrolier FSO Safer dans la mer Rouge, au large du port de Ras Issa, tenu par les rebelles au Yémen, le 30 mai 2023. - AFP

De nouvelles frappes imputées aux États-Unis sur le port pétrolier de Ras Issa sur la mer Rouge ont fait 58 morts et plus de 100 blessés, selon un nouveau bilan.

L'armée américaine a indiqué avoir détruit un port pétrolier stratégique au Yémen où elle cible les rebelles houthis qui ont fait état vendredi 18 avril de 58 morts et plus de 100 blessés, selon un nouveau bilan.

L'armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la "destruction" de ce port. Un précédent bilan faisait état de 20 morts et 50 blessés.

"Le bilan de l'agression américaine est monté à 58 martyrs et 126 blessés", a affirmé la chaîne des rebelles Al-Massirah en citant les autorités locales à Hodeida. Un précédent bilan faisait état de 38 morts et 102 blessés.

La chaîne des rebelles Al-Massirah a diffusé vendredi des images de nuit montrant des corps tachés de sang gisant au sol, ainsi que des secouristes transportant des hommes blessés sur des civières, dont l'un présentait des brûlures aux bras et aux jambes.

L'Iran dénonce des frappes "barbares"

Des images diffusées plus tôt et présentées comme les "premières images de l'agression américaine" contre le port pétrolier montraient une boule de feu éclairant la zone où se trouvent des navires et d'épaisses volutes de fumée.

L'Iran, qui soutient les Houthis, a condamné vendredi ces frappes "barbares" en dénonçant "un exemple de crime (...) et une violation flagrante des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies". Le mouvement islamiste palestinien Hamas a également dénoncé une "agression flagrante", et un "crime de guerre avéré".

Des manifestations pour protester contre les frappes américaines et en signe de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza sont prévues vendredi au Yémen par les Houthis.

Un "revenu illégal"

Ces rebelles contrôlent de larges régions du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique en proie à une guerre civile depuis 2014, qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire.

Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que "l'objectif de ces frappes était de s'en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis".

"Les États-Unis ont pris (ces) mesures, afin d'éliminer cette source d'hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l'Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans", a ajouté le Centcom.

Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s'accaparer les revenus de ce port situé au nord de Hodeida. "Ces hydrocarbures devraient être fournis de manière légitime aux habitants du Yémen", souligne le Centcom.

Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé "essentiel" aux Houthis. Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.

Une coalition navale internationale

Les Houthis, qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza où le mouvement islamiste Hamas est en guerre contre Israël depuis le 7 octobre 2023, ciblent également régulièrement Israël avec des missiles.

Vendredi matin, l'armée israélienne a une nouvelle fois annoncé avoir intercepté un tel missile en provenance du Yémen. L'armée amérciaine a accentué ses frappes sur le Yémen à la mi-mars sur instruction du président américain, Donald Trump. Mercredi, les rebelles ont accusé les États-Unis d'avoir mené plusieurs frappes aériennes contre la capitale Sanaa, où une personne a été tuée, selon eux.

Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.

Jeudi soir, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a annoncé la "destruction par une frégate française d'un drone tiré depuis le Yémen". "Nos armées continuent leur engagement pour garantir la libre circulation maritime", a-t-il ajouté sur le réseau social X.

I.H avec AFP