Ukraine: Yulia Tymochenko appelle à une "no fly zone" au-dessus de certaines parties du pays

Yulia Tymoshenko - SERGEI GAPON / AFP
Elle appelle les peuples occidentaux à se tourner vers leurs gouvernements pour protéger l'Ukraine. Interrogée sur LCI ce lundi soir, l'ancienne Première ministre ukrainienne Yulia Tymochenko a demandé à fermer l'espace aérien au-dessus de son pays.
"Tournez-vous vers vos gouvernements, la guerre est lancée contre le monde entier. Si avec tout leur potentiel militaire, toutes leurs forces armées, et leurs organisations internationales garantes de la paix, les gouvernements ferment les yeux sur l'invasion de l'Ukraine, ils seront tous complices", a-t-elle lancé.
La demande de fermeture de l'espace aérien au-dessus de l'Ukraine a été faite à plusieurs reprises par le président ukrainien Volodymyr Zelensky depuis le début du conflit, sans succès. L'Otan refuse catégoriquement une telle manoeuvre, qui reviendrait selon l'Organisation à une intervention directe dans le conflit.
"No fly zone"
Pour Yulia Tymochenko néanmoins, il ne s'agit pas d'un acte "militaire" mais "humanitaire", et surtout "nécessaire davantage pour les pays européens que pour l'Ukraine".
"Il y a 15 réacteurs nucléaires en Ukraine, si l'agresseur qui se sent menacé décide de recourir à la force nucléaire, et frappe les réacteurs et les centrales, ce sera une menace pour tout le monde", a-t-elle martelé.
Alors plutôt qu'une fermeture totale de l'espace européen, l'ancienne Première ministre a au moins proposé une "no fly zone" au-dessus des centrales nucléaires, de Kiev ou des couloirs humanitaires.
Une menace nucléaire "absurde"?
Pour Yulia Tymochenko, c'est aujourd'hui "la peur" qui empêcherait les pays de l'Otan de s'engager militairement dans le conflit, et en particulier la peur de l'armement nucléaire russe. Face à cela, l'ancienne Première ministre est catégorique:
"Vue la démoralisation des troupes russes, et les pertes russes causées par l'Ukraine seule, la Russie n'a pas les forces pour agresser d'autres pays [...] et il n'y a pas de procédure qui permettrait à une seule personne, même en Russie, d'appuyer sur le bouton nucléaire, c'est absurde."
Assurant se tenir aux côtés de Volodymyr Zelensky, Yulia Tymochenko estime que le soutien du monde déterminera "le prix auquel nous allons acheter la victoire", a-t-elle aussi assuré.