Ukraine: le premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe débute ce mercredi

Audience préliminaire de Vadim Chichimarine, soldat russe avant son procès pour crime de guerre le 18 mai à Kiev - UKRAINSKA PRAVDA / AFP
Le premier procès pour crime de guerre depuis le début de l'invasion russe en Ukraine débutera ce mercredi 18 mai à Kiev. Vadim Chichimarine est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé.
Lors de son audience préliminaire, ce jeune soldat russe de 21 ans était arrivé menotté, le crâne rasé, au petit tribunal de district Solomiansky de Kiev dans un survêtement gris.
"Il est conscient de ce dont il est accusé"
Dans une vidéo publiée début mai par les services secrets ukrainiens (SBU), Vadim Chichimarine disait être venu combattre en Ukraine pour "soutenir financièrement sa mère". Concernant les accusations à son encontre, il expliquait: "J'ai reçu l'ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route".
À quelques heures du début du procès, son avocat indique que son client a avoué le meurtre de cet homme, expliquant qu’il avait reçu ordre de tirer. "Il est conscient de ce dont il est accusé. Les faits qu’on lui reproche lui ont été expliqués", explique Viktor Ovsiannikov au micro de BFMTV.
Vadim Chichimarine "pourra donner sa version. Il dira s’il admet une culpabilité totale ou partielle, ou s’il plaide non-coupable", continue l'avocat.
"Une première étape importante pour la société ukrainienne"
S’il est reconnu coupable de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le jeune homme de 21 ans risque la prison à vie. Pour l’heure, Vadim Chichimarine a été placé en détention provisoire à Kiev, isolé des autres détenus.
Son procès, qui doit débuter ce mercredi, sera le premier d'une longue série. Il est aussi symbolique, explique au micro de BFMTV Oleksandra Matviichuk, avocate des droits de l'Homme.
"La guerre n’a pas seulement ruiné le quotidien des Ukrainiens, elle ruine aussi leur confiance dans l’État de droit et dans la justice", dit-elle.
"Nous avons discuté avec énormément de personnes qui ont souffert de cette guerre, dont les proches ont été violés, torturés, tués. (...) Cette première étape est importante pour la société ukrainienne, car elle montre que la justice l’emportera", souligne Oleksandra Matviichuk.
La communauté internationale s'active pour recenser les nombreux crimes de guerre commis depuis le début du conflit. Ce mardi, les États-Unis ont annoncé la création d'un "observatoire", doté initialement de six millions de dollars, pour "recueillir, analyser et partager largement les preuves" des exactions.