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Ukraine: ces réfugiés qui veulent rentrer chez eux, dans l'est du pays, malgré l'occupation russe

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Malgré l'occupation russe, de nombreux Ukrainiens, principalement des personnes âgées, veulent retourner dans l'est du pays, sur leurs terres d'origine.

Olga, 65 ans, vit depuis deux jours sur un simple parking, à Zaporijia. À quelques kilomètres de la centrale nucléaire qui suscite l'attention du monde entier depuis des semaines, des centaines d'Ukrainiens attendent comme elle de pouvoir rentrer chez eux.

Originaire de l'est du pays, désormais sous occupation de l'armée russe, ils décident de quitter l'ouest de l'Ukraine, où ils ont échappé aux bombardements pendant quelques semaines. Sur le parking où des dizaines de personnes attendent un convoi vers l'Est, "tout est difficile pour les personnes âgées, et avec la chaleur, ce ne sont vraiment pas des bonnes conditions", témoigne Olga.

"Nous n’avons nulle part où aller"

Cette retraitée n'a plus les moyens de se loger ici. Sa seule issue: retourner chez elle... même si, là-bas, il n'y aurait ni eau, ni électricité.

"C’est ma ville natale, j’y ai vécu toute ma vie. C’est chez moi! Nous ne nous sentons pas à notre place ici, nous n’avons nulle part où aller."

"Mais je garde le silence, je préfère ne pas parler de ça", affirme-t-elle. Car ce voyage vers l'Est se fait sous haute discrétion: le sujet est tabou pour les centaines d'Ukrainiens qui veulent rentrer chez eux, principalement des personnes âgées.

"On ne peut pas tout laisser derrière nous"

Au point qu'une autre femme de 59 ans, dans la même situation qu'Olga, accepte de témoigner à la condition de rester anonyme. En larmes, elle raconte au micro de BFMTV sa détresse après cinq moins dans un centre pour réfugiés à la frontière polonaise.

"Il faut qu’ils comprennent que nous avons tout construit nous-même, on ne peut pas tout laisser derrière nous... et en même temps, on ne peut pas tout emporter avec nous", dit-elle.

Toutefois, même si elle s'avance vers l'inconnu, une once d'espoir persiste: "Je ne suis pas inquiète, après tout ce qu’on a vécu... On était au milieu des bombardements, des explosions et des destructions."

João Alencar et Jérémie Paire, avec Ariel Guez