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Syrie: Washington soupçonne Damas d'attaque chimique, menace de représailles

Un véhicule détruit après des frappes aériennes menées par la Russie, alliée des forces syriennes, à Kafranbel, dans la province d'Idleb, le 20 mai 2019

Un véhicule détruit après des frappes aériennes menées par la Russie, alliée des forces syriennes, à Kafranbel, dans la province d'Idleb, le 20 mai 2019 - OMAR HAJ KADOUR, AFP

Washington a affirmé, mardi, avoir des informations au sujet d'une nouvelle attaque chimique menée par le régime syrien. Une déclaration contredite par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui dit n'avoir aucune preuve d'une telle attaque.

Les Etats-Unis ont fait état mardi d'"indications" selon lesquelles le régime de Bachar al-Assad aurait mené une nouvelle "attaque" chimique en Syrie tout le menaçant de représailles.

Dans un communiqué, le département d'Etat américain évoque une "attaque présumée au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai".

"Nous sommes encore en train de recueillir des informations sur cet incident mais nous réitérons notre avertissement, si le régime Assad utilise des armes chimiques, les Etats-Unis et nos alliés répondront rapidement et de manière appropriée", a déclaré Morgan Ortagus, porte-parole de la diplomatie américaine.

Si le pouvoir syrien a toujours démenti être responsable de ces attaques, Morgan Ortagus a affirmé que les faits étaient clairs. "Les faits, pourtant, sont clairs: le régime Assad a lui-même mené presque toutes les attaques confirmées à l'arme chimique ayant eu lieu en Syrie", a-t-il affirmé, accusant également la Russie de laisser faire son allié syrien.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme contredit la version américaine

Selon l'OSDH il n'y aurait aucune "preuve" suffisante permettant de déterminer qu'une attaque chimique a bien été menée dimanche, dans le nord-ouest du pays. 

Le 19 mai, c'était le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham qui avait accusé, par le biais de son agence de propagande, le régime al-Assad d'être à l'origine d'une telle attaque. Le groupe avait assuré que les forces gouvernementales syriennes avaient lancé une attaque au chlore contre ses combattants dans la province de Lattaquié.

"Nous n'avons aucune preuve de l'attaque", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays. "Nous n'avons documenté aucune attaque chimique dans les montagnes de Lattaquié", a-t-il assuré.

La ligne rouge de Donald Trump

Le président américain Donald Trump a fait du recours aux armes chimiques une ligne rouge. A ce titre, il a déjà ordonné à deux reprises des frappes contre des cibles du régime de Damas: en avril 2017 en représailles à une attaque meurtrière au gaz sarin à Khan Cheikhoun, et un an plus tard, avec la France et le Royaume-Uni, en réaction à une attaque chimique contre des civils à Douma.

Aude Solente avec AFP