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Syrie: l'ONU espère entrer dans la Ghouta "d'ici quelques jours"

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Malgré la trêve quotidienne décrétée par Moscou, l'accès à la Ghouta orientale reste particulièrement délicat pour l'ONU. Jan Egeland, chef du groupe de travail humanitaire, espère entrer dans l'enclave "d'ici quelques jours" pour assurer l'aide aux civils.

L'ONU espère pouvoir livrer de l'aide humanitaire dans la ville de Douma, au sein de l'enclave rebelle de la Ghouta Orientale, "d'ici quelques jours", mais estime que la pause de cinq heures décrétée par Moscou "n'est pas suffisante".

"D'ici quelques jours, nous devrions être capables d'entrer dans la Ghouta Orientale (...) Nous avons été informés aujourd'hui (jeudi) que nous pourrions recevoir une lettre d'autorisation du gouvernement (syrien) pour entrer dans Douma", a déclaré à Genève le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland.

Cinq heures, loin d'être suffisantes

L'annonce lundi par la Russie, alliée de Damas, d'imposer une pause des combats de cinq heures chaque jour "est positive, mais il n'existe aucun acteur humanitaire qui pense que cinq heures sont suffisantes" pour mener une mission d'aide, a-t-il relevé lors d'un point de presse. "Nous devons nous asseoir avec la Russie et d'autres pour obtenir un accord qui va aider les civils", a-t-il dit.

Jan Egeland a estimé à un millier le nombre de malades devant être évacués de la Ghouta, où vivent quelque 400.000 habitants. Il a indiqué que 43 camions d'aide attendent d'avoir l'autorisation d'entrer dans Douma. "Mais nous n'avons pas reçu une seule lettre de facilitation du gouvernement syrien" pour la Ghouta, a-t-il déploré.

"La violence à son comble"

Un couloir humanitaire a été mis en place par Moscou et Damas afin de faciliter l'entrée de l'aide et la sortie de civils de la Ghouta, de 09h00 à 14h00 (07h00 à 12h00 GMT). Mais les forces prorégime soutenues par Moscou d'un côté et les rebelles qui contrôlent l'enclave de l'autre s'accusent mutuellement de violer la trêve.

"La Ghouta Orientale est l'endroit où la violence est à son comble", a continué Jan Egeland, en condamnant à la fois les bombardements des forces prorégime et les tirs de roquettes sur Damas venant des rebelles. "Les attaques des deux côtés sont déplorables et contraires au droit international."

L'ONU, pas prête à renoncer

Samedi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution réclamant une trêve "sans délai" de 30 jours dans toute la Syrie, qui n'a pas été suivie d'effet. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a affirmé ce jeudi que l'ONU "ne renoncera pas à demander l'application complète de la résolution jusqu'à ce que les deux côtés cessent de se bombarder mutuellement et que les convois puissent entrer".

"Nous ne sommes pas frustrés, nous sommes déterminés", a-t-il dit devant les journalistes, ajoutant : "Nous ne pouvons pas voir un nouvel Alep se reproduire".

Plus de 250.000 personnes avaient été assiégées par les forces gouvernementales syriennes entre juillet et décembre 2016 dans Alep-est, contrôlée par plusieurs milliers de rebelles et jihadistes.

M. F. avec AFP