Reportage à Bamako : « Merci François Hollande ! »

Originaire de Gao, cette femme a fui avec ces enfants, pour trouver refuge à Bamako dans la famille, où 18 personnes s'entassent dans 2 petites pièces. - -
Alors que les forces françaises mènent des raids en permanence dans le nord du Mali, à Bamako, la population semble rassurée. Reportage dans l’un des plus grands marché de la ville. Comment les Maliens accueillent-ils cette avancée des troupes françaises ? En nous apercevant, entre les étals de bananes et de tissus, raconte Céline Martelet, l’envoyée spéciale de RMC à Bamako, les Maliens nous ont quasiment tous dit la même chose : « Merci François Hollande ! », en bambara [langue nationale du Mali, ndlr]. Un président français qu’une femme décrit comme « un blanc qui aime le Mali ». En fait, un seul reproche revient : « L’armée française intervient un peu tard ; il fallait venir dès le début de ce problème, parce que ce sont des terroristes. C’est un problème international qui concerne l’Europe, l’Amérique, tout le monde ».
« Normal que la France nous aide »
Pour les plus anciens, la France devait intervenir pour l’équilibre de la région, mais pas seulement : « Je crois qu’Hollande nous rend la monnaie, quelque part, parce que les tirailleurs africains étaient aussi au front pendant la Seconde guerre mondiale. C’est donc normal que, dans l’ordre de l’Histoire, la France nous apporte aujourd’hui son aide ». Aujourd’hui, les Maliens sont soulagés et certains prévoient la reprise de la mythique ville de Tombouctou dans une semaine.
« Au début, on a vraiment flippé »
Soulagement également des ressortissants français. Ils sont 6 000 à vivre au Mali, la plupart étant installés à Bamako. C’est le cas de Jean-Claude Assy, qui vit dans la capitale depuis 3 ans : « Au début, on a vraiment flippé, parce que j’ai des enfants, des filles, donc j’ai vraiment eu peur. Mais une fois que les troupes françaises sont arrivées, on a vraiment décompressé ; la France a fait ce qu’il fallait. Moi je voulais renvoyer mes enfants, pour leur sécurité ; c’est pas le moment de les laisser ici ; moi je peux rester. Mais maintenant, ça va, on respire un peu mieux ; on va voir dans les jours à venir ».
« C’est des sauvages, des brutes : ils coupent les mains publiquement »
Hier dimanche, l'armée française a bombardé pour la première fois des positions islamistes dans le nord du pays, au cœur des territoires djihadistes. Une région qu’Abderrahmane a fuie à cause des violences qui s’y déroulent. Encore choqué, il témoigne de l'influence des Islamistes sur place : « Ce sont eux les rois, ils décident ce qu’ils veulent. Il n’y a rien, pas de télé, on n’écoute pas la musique. C’est des sauvages, des brutes, ils coupent les mains publiquement, devant tout le monde, je les ai vus de mes yeux. Imaginez des enfants de 7-8 ans qui assistent à des amputations ! D’autres se promènent dans la rue, toute la journée, et quand ils voient qu’une femme est "mal habillée", ils ne cherchent pas midi à 14h, ils la châtient. Quand tu vois un parent se faire châtier devant toi, ça te fait très mal ».