RD Congo: le conflit dans l'est du pays a coûté la vie "à plus de 7.000 personnes" depuis janvier

Des membres de la Croix-Rouge congolaise transportent des sacs mortuaires contenant des restes humains lors d'un enterrement de masse pour les victimes des affrontements dans l'est de la République démocratique du Congo au cimetière de Musigiko, à Bukavu, le 20 février 2025. - Luis TATO / AFP
Le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo a coûté la vie à "plus de 7.000 compatriotes" depuis janvier 2025, pour une part importante des civils, a déclaré ce lundi 25 février, à Genève, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
"On n'a pas encore pu identifier l'ensemble de ces personnes, maintenant c'est très facile de dire que ces morts-là ne sont que des militaires alors qu'il y a une masse importante de personnes civiles qui font partie de ces morts-là", a-t-elle indiqué lors d'un point de presse en marge du Conseil des droits de l'homme.
7.000 morts, dont 2.500 non-identifiés
"La situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC a atteint des niveaux alarmants", avait-elle insisté un peu plus tôt.
Pour la seule ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu prise par le groupe armé M23 appuyé par des forces rwandaises, la Première ministre a repris à son compte des sources de l'ONU faisant état "de plus de 3.000 morts".
Les combattants ont par la suite également pris le contrôle de la capitale provinciale du Sud-Kivu, Bukavu, et par là-même le contrôle du lac Kivu.


Judith Suminwa Tuluka a précisé à la tribune que sur ce total de 7.000 morts, "plus de 2.500 corps" ont été enterrés sans être identifiés et que "plus de 1.500 corps traînent dans les morgues".
Le mouvement antigouvernemental M23, soutenu par plusieurs milliers de soldats rwandais selon des experts de l'ONU, contrôle désormais de vastes étendues de l'est de la RDC, région riche en ressources naturelles et ravagée par plus de trois décennies de conflits.
La progression rapide du M23 et des forces rwandaises a provoqué la fuite de milliers de personnes, et le conflit a aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique dans cette région du monde.