BFMTV
International

Rachid Nekkaz, candidat à la présidence de l'Algérie, affirme avoir été placé "en résidence surveillée"

L'opposant Rachid Nekkaz devant la mairie d'Alger, le 23 février 2019.

L'opposant Rachid Nekkaz devant la mairie d'Alger, le 23 février 2019. - Ryand Kramdi - AFP

L'opposant Rachid Nekkaz, dont les candidatures à diverses élections ont plusieurs fois échoué faute de parrainages, dénonce "une décision du régime algérien".

Le candidat à la présidentielle algérienne Rachid Nekkaz, qui s'est déjà présenté à diverses élections en France, affirme ce mardi sur Franceinfo avoir été placé en "résidence surveillée illégale" par le gouvernement.

"Je suis dans mon village à 250 km à l'ouest d'Alger, placé en résidence surveillée illégale à cause d'une décision du régime algérien qui ne supporte pas ma candidature à l'élection présidentielle algérienne", a-t-il affirmé au micro de la radio publique.

Samedi, son directeur de campagne avait indiqué qu'il allait été contraint par la police de quitter la capitale. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé en fin de semaine dernière contre un nouveau mandat d'Abdelaziz Bouteflika, notamment à Alger où il est interdit de manifester. 

"Les policiers ont ordre de ne pas me laisser aller à la rencontre de la jeunesse algérienne"

Rachid Nekkaz, homme d'affaires de 47 ans, s'était rendu dans le centre d'Alger après l'avoir annoncé sur sa page Facebook, suivie par 1,5 million de personnes, pour y récolter une partie des 60.000 parrainages d'électeurs nécessaires pour présenter sa candidature.

Selon lui, le régime d'Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa propre succession pour la 4e fois, "ne supporte pas le fait (qu'il) représente une alternance pacifique, démocratique". "Les policiers ont ordre de ne pas me laisser aller à la rencontre de la jeunesse algérienne ni recueillir les 60.000 signatures indispensables à la validation de (sa) candidature", a-t-il affirmé sur Franceinfo.

Selon son directeur de campagne, Rachid Nekkaz était jusqu'à l'an dernier, "en résidence surveillée" de fait, empêché par la police de se déplacer librement. Depuis, "les restrictions avaient été levées, mais apparemment il y a eu de nouvelles instructions", a-t-il poursuivi.

Plusieurs candidatures avortées faute de parrainages

Binational franco-algérien, Rachid Nekkaz affirme "n'être plus Français" depuis qu'il a rendu son passeport français en 2013. Ne sont en effet éligibles à la présidence que les candidats n'ayant "que la nationalité algérienne", selon la Constitution.

Il avait déjà tenté de se présenter à la présidentielle de 2014 en Algérie, avant de devoir renoncer, affirmant que ses parrainages lui avaient été dérobés. Il a aussi tenté d'être candidat à la présidentielle en France en 2007 mais n'avait pu réunir les parrainages nécessaires, dénonçant des "pressions" sur les élus lui ayant promis leur soutien.

Liv Audigane avec AFP