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Poutine se "moque éperdument" de l'ingérence dans les élections américaines

Le président russe Vladimir Poutine, candidat à la présidentielle, lors d'un meeting de campagne, le 3 mars 2018 à Moscou

Le président russe Vladimir Poutine, candidat à la présidentielle, lors d'un meeting de campagne, le 3 mars 2018 à Moscou - Kirill KUDRYAVTSEV, AFP/Archives

Plusieurs ressortissants russes dont un des proches du président ont été inculpés pour des soupçons d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine.

Le président Vladimir Poutine a dit qu'il se "moquait éperdument" si des ressortissants russes se sont immiscé dans l'élection présidentielle américaine de 2016, insistant sur le fait qu'il n'y avait aucun lien avec le Kremlin, dans une interview publiée vendredi.

"Pourquoi avez-vous décidé que les autorités russes, y compris moi-même, ont donné la permission de faire cela ?", s'est interrogé Vladimir Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision NBC, durant laquelle il a souvent adopté une attitude combative.

Le procureur spécial Robert Mueller mène une enquête à grande échelle afin de déterminer si le président Donald Trump a bénéficié de l'aide de Moscou durant la campagne électorale.

"Ils ne représentent pas les intérêts de l'Etat russe"

Le mois dernier Mueller a inculpé 13 ressortissants russes, dont un proche de Vladimir Poutine, et trois compagnies russes pour avoir épaulé la campagne de Trump, en calomniant sa rivale démocrate Hillary Clinton et en s'immisçant dans le processus électoral.

"S'ils sont Russes, et alors ? Il y a 146 millions de Russes. Et alors ? (...) Cela m'est égal. Je m'en moque éperdument (...) Ils ne représentent pas les intérêts de l'Etat russe", a assuré Vladimir Poutine.

La campagne de déstabilisation russe, financée à coups de millions de dollars, aurait en effet débuté dès 2014, selon l'acte d'accusation. Ce document dressé par le procureur Mueller a 37 pages, mais Vladimir Poutine a affirmé qu'il n'avait pas vu pour l'instant de preuve démontrant que l'ingérence présumée avait violé la loi américaine.

"Est-ce nous qui avons imposé des sanctions contre les Etats-Unis ? Les Etats-Unis nous ont imposés des sanctions. Nous en Russie, on ne peut juger personne tant qu'elle n'a pas violé la loi russe (...) Au moins, envoyez-nous un bout de papier (...) Donnez-nous un document. Donnez-nous une demande officielle. Et nous allons y jeter un coup d'oeil", a-t-il poursuivi.

"Ce n'est pas notre but de s'immiscer"

Les principaux services de renseignement américains avaient déjà dénoncé l'ingérence russe dans la campagne électorale, mais Donald Trump a constamment rejeté toute collusion avec Moscou.

"Quelqu'un peut-il croire que la Russie, à des milliers de kilomètres de distance (...) a influencé le résultat de l'élection ? A vous, cela ne vous semble pas ridicule ? Ce n'est pas notre but de s'immiscer. Nous ne voyons pas quel objectif nous aurions pu atteindre en s'immisçant. Il n'y a pas de but", a martelé le chef d'état russe.

Les chefs des renseignements américains ont indiqué le mois dernier que les tentatives russes d'ingérence dans la politique américaine se poursuivaient et affirmé qu'elles représentaient une menace pour les élections parlementaires cruciales de novembre.

G.D. avec AFP