Peter Kassig: l'otage américain menacé par Daesh "effrayé de mourir"

Lotage américain Peter Kassig devant un camion près de la frontière syrienne fin 2012. - Kassig family handout - AFP
L'otage américain Peter Kassig a confié à ses parents dans une lettre datée de juin qu'il avait "peur de mourir" entre les mains de ses geôliers de Daesh (acronyme arabe de l'Etat islamique ou EI), a annoncé lundi sa famille. Agé de 26 ans, Peter Kassig, ancien combattant en Irak, est apparu à la fin d'une vidéo du groupe Daesh publiée vendredi qui montrait la décapitation de l'humanitaire britannique, Alan Henning. Tous les otages menacés à la fin de vidéos identiques ont été assassinés par les jihadistes.
La lettre de Peter Kassig évoque également sa conversion à l'islam durant sa captivité qui, selon ses parents, Ed et Paula Kassig, s'est faite volontairement entre octobre et décembre 2013 au moment où il partageait une cellule avec un croyant musulman syrien. Les parents de l'otage ont également fait savoir que leur fils avait fait le ramadan en juillet-août 2013 avant son enlèvement, leur faisant part "du grand impact de cette pratique spirituelle sur lui".
Disparu en Syrie en 2013
Peter Kassig a également pris le nom musulman d'Abdul-Rahman, et il respecte les pratiques de la religion musulmane, comme les cinq prières quotidiennes. "Nous comprenons que cela s'inscrit dans le long voyage spirituel de notre fils", écrivent ses parents dans un communiqué publié samedi.
Les parents de Peter Kassig ont déclaré qu'il avait disparu en Syrie le 1er octobre 2013. Ils n'ont pas précisé comment la lettre de leur fils leur était parvenue, déclarant l'avoir reçue en juin et avoir décidé de la publier dans l'intention de raconter "plus en profondeur" son histoire au monde.
"Je ne suis pas en colère"
"Nous continuons à demander au gouvernement de cesser ses actions (militaires en Irak et en Syrie) et nous continuons à appeler les ravisseurs (de notre fils) à faire preuve de pitié et de le libérer", écrit la famille de l'otage américain en dévoilant de larges extraits de la lettre de leur fils datée du 2 juin. La lettre de leur fils a été relue pour enlever "des informations sensibles" non spécifiées bien que ses parents estiment que tous les mots contenus dans ce courrier ont été écrits par lui.
"Je suis très triste que tout cela ce soit produit et de ce que vous endurez à la maison à cause de cela", dit Peter Kassig dans sa lettre. "Si je meurs, je pense que nous, vous et moi, pourrons au moins trouver du réconfort en pensant que je suis parti (en Syrie) pour tenter d'alléger les souffrances et aider ceux qui sont dans le besoin", poursuit-il. "En accord avec ma foi, je prie tous les jours et dans ce sens, je ne suis pas en colère au sujet de ma situation. Je suis dans une situation compliquée ici sur le plan dogmatique, mais je suis en paix avec mes convictions", écrit l'otage dans son courrier. La lettre de Kassig s'achève sur un simple: "Je vous aime".