ONU: "les réfugiés sont des victimes des terroristes"

Un réfugié attend de passer la frontière entre la Grèce et la Macédoine, le 29 août 2015 - Aris Messinis - AFP
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux réfugiés a à son tour mis en garde mercredi contre l'amalgame entre migrants et terrorisme, certains des auteurs des attentats de Paris étant soupçonnés de s'être mêlés aux réfugiés pour entrer en Europe.
Faire le distinguo entre migrants et terroristes
"Les réfugiés sont des victimes des terroristes et c'est très important de faire cette distinction", a déclaré Antonio Guterres à l'occasion d'une visite à Tokyo. Les attaques du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et 350 blessés, "n'ont pas été provoquées par le mouvement des réfugiés", a-t-il insisté, soulignant les racines européennes des jihadistes.
Ces propos interviennent alors que le Premier ministre français Manuel Valls a réclamé que l'Europe cesse d'accueillir des réfugiés en raison de la menace jihadiste, dans un entretien publié mercredi par un grand quotidien allemand.
L'afflux "chaotique" de milliers de réfugiés via les Balkans a contribué à créer un "sentiment d'insécurité" en Europe, a estimé Antonio Guterres. Il a prôné un accueil et des contrôles davantage organisés aux frontières de l'UE, ainsi qu'une répartition plus équitable au sein des pays européens pour éviter "le déséquilibre que nous avons aujourd'hui", entre d'un côté l'Allemagne ou la Suède qui accueillent de nombreux migrants, de l'autre de nombreux pays d'Europe centrale et de l'Est extrêmement réticents à ouvrir leurs portes.
Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l'année, en majorité depuis le Moyen-Orient. Le Portugais Antonio Guterres, à la tête du haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (UNHCR) depuis 2005, va passer le relais en fin d'année au diplomate italien Filippo Grandi, après avoir mené les efforts de l'ONU pour aider 60 millions de personnes à travers le monde chassées de chez elles par les guerres et les persécutions. Il s'agit, selon l'UNHCR, du chiffre le plus haut de l'histoire, au-delà même des 50 millions de déplacés durant la Seconde guerre mondiale.