BFMTV
International

"On dégringole": après avoir atteint son pic, Omicron décélère fortement en Afrique du sud

Un centre de vaccination à Johannesburg.

Un centre de vaccination à Johannesburg. - Luca Sola

En Afrique du sud, où le variant a été identifié pour la première fois fin novembre et où il a rapidement remplacé les autres variants, Omicron marque nettement le pas. Le nombre des nouvelles contaminations quotidiennes recule et une étude locale démontre sa moindre gravité par rapport à Delta.

En Europe, la flambée mondiale d'Omicron assombrit ces fêtes de fin d'année. Toutefois, deux études britanniques publiées mercredi ont établi que ce dernier venu parmi les variants avait entraîné à ce stade moins d'hospitalisations que son devancier Delta.

Et en Afrique du sud où cette mutation du Covid-19 a été détectée pour la première fois à la fin du mois de novembre, ce variant du virus marque nettement le pas. Une observation là aussi confortée par des travaux scientifiques.

"Le pic a été rapidement dépassé"

Ce jeudi, le Courrier international note ainsi une fort baisse du nombre de contaminations en l'espace de quelques jours. Dans la province de Gauteng au nord du pays - particulièrement frappée par Omicron depuis son émergence - 3300 cas ont été recensés mardi, alors qu'on déplorait 16.000 néo-contaminations par ce variant le 12 décembre dernier.

Salim Abdool Karim, éminent épidémiologiste sud-africain et vice-président du Conseil scientifique international, cité également par le Courrier international, a commenté la situation mercredi: “Le pic épidémique de nouveaux cas d’Omicron a été rapidement dépassé en Afrique du Sud". Il a même avancé que, selon cette perspective, "tous les pays, ou presque, connaîtront la même trajectoire”.

"Si les variants précédents ont soulevé des vagues modelées comme le Kilimandjaro, Omicron nous a plutôt fait escalader la face nord de l'Everest et maintenant on dégringole le long de la face sud", soulignait ce même spécialiste dans les colonnes du Washington Post.

Un remplacement mais un affaiblissement

Ce bel optimisme s'appuie sur la mise en ligne mardi sur le site spécialisé MedRxiv d'une étude conduite par l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles. Ces travaux portent sur les cas sud-africains relevés entre le 1er octobre et le 6 décembre dernier, soit 161.328 cas au total. L'étude dévoile la fameuse "face nord" au détour d'une statistique. Tandis qu'Omicron représentait 3% des nouveaux cas début octobre, il représentait 98% de nouveaux cas début décembre.

Pourtant, ce remplacement des anciens variants par Omicron ne s'est pas traduit par un cataclysme hospitalier. Au contraire: ce jeudi, lors d'une conférence de presse de notre Conseil scientifique hexagonal, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur, a souligné un autre chiffre tiré de l'étude sud-africaine, pointait une "baisse de 80% des hospitalisations pour les personnes infectées avec Omicron par rapport au Delta".

La conclusion de l'étude sud-africaine a encore constaté une réduction de 70% du risque de contracter une forme grave du Covid par rapport aux patients Delta. Ont été visées cette fois pour mesurer ce pourcentage les personnes atteintes par Delta entre avril et novembre.

Espoir prudent

Plusieurs facteurs à même de tempérer les enthousiasmes les plus brûlants sont tout de même à garder à l'esprit: le relatif manque de recul tout d'abord - ces travaux n'ayant pas encore été vérifiés par les pairs -, le fait qu'Omicron s'attaque à une population plus jeune qu'en Europe et enfin, la forte circulation préalable des anciens variants en Afrique australe qui a pu immuniser partiellement les organismes.

Cependant, mercredi soir, deux études britanniques -l'une de l'Université d'Edimbourg, l'autre du Collège impérial de Londres- sont venues confirmer intégralement les observations sud-africaines. De quoi ne pas bouder notre (prudent) espoir.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV