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#RideForOlivia: comment la mort d'Olivia Inglis est devenue virale

Un cavalier en plein concours hippique

Un cavalier en plein concours hippique - Photo d'illustration - Karim Sahib - AFP

La mort de l'étoile montante de l'équitation a suscité une vague d'émotion sur internet que BFMTV.com décrypte pour vous.

Olivia Inglis était une jeune cavalière australienne de 17 ans. Elle est morte pendant une compétition ce dimanche, tuée par la chute de son cheval. Une vague immense de réactions a déferlé sur les réseaux sociaux et a atteint la France en milieu de semaine avec le mot-clé: #RideForOlivia.

Quatre jours après la mort de la jeune fille, plus de 126.000 photos avaient été postées sur Instagram pour réaliser une mosaïque en son honneur. Pour la sociologue Catherine Lajealle, l'explosion virtuelle de ce fait divers s'explique notamment par l'élargissement du débat autour du sort du cheval, qui a été abattu.

Comme le souligne la sociologue, spécialiste du digital et professeur à l'ISC Paris, le débat a rapidement dévié vers un questionnement collectif.

Les internautes se sont notamment demandé ce qu'il était advenu du cheval, Coriolanus, et pourquoi il avait été euthanasié.

"Un débat sur la place de l'animal s'est rapidement ouvert", remarque-t-elle, soulignant que cette actualité comprenait tous les éléments de la "construction d'un storytelling".

"Un phénomène de catharsis"

Si l'événement a d'abord touché parce qu'"il s'est d'abord produit sous les yeux des spectateurs", plusieurs ingrédients ont ensuite mené au phénomène viral que nous avons évoqué. La beauté et la richesse de la jeune fille promise à un bel avenir de cavalière entrent probablement en compte: "cela permet aux gens de voir que le sort frappe tout le monde, même ceux qui ont tout, il y a un phénomène de catharsis", explique Catherine Lajealle.

Puis il faut compter avec les différents niveaux d'engagement des internautes: "certains se contentent de faire un simple clin d'oeil à la famille, d'où l'intérêt des nouveaux boutons Facebook qui permettent de ne plus seulement 'liker', mais aussi d'exprimer sa colère ou sa tristesse. D'autres postent un texte très court du type: 'Paix à son âme'. Et ensuite c'est l'animal qui pose des questions", décrypte Catherine Lajealle. 

"Participer au mouvement"

"C'est la possibilité d'exprimer son opinion, de prendre position sur une polémique et de s'interroger: si tout se passe bien c'est la cavalière qui remporte le trophée, mais sinon?", en l'occurrence, les sites spécialisés comme Horse-actu.fr précisent que Coriolanus a été tué parce qu'il était blessé, alors qu'on l'a cru indemne dans un premier temps.

Pour autant, il est important de noter que l'engagement des internautes, s'il est massif, ne suscitera aucun engagement physique. "C'est un 'usage social' de la discussion", selon la spécialiste, qui détaille: "On nous demande des émotions à la minute, mais elles restent sur le clavier. Les internautes réagissent plus pour participer au mouvement collectif, pour ne pas rater quelque chose, cela va rester assez égoïste", conclut-elle.

A. D.