"Il n'a aucune honte": un parlementaire australien reconnu coupable de viol refuse de démissionner

Le parlement de la Nouvelle-Galles du Sud à Sydney (Australie), en décembre 2024. - Capture d'écran Google Maps
Reconnu coupable de viol, il refuse de quitter son poste de parlementaire. L'Australien Gareth Ward, membre du parlement de l'état de Nouvelle-Galles du Sud, milite depuis sa cellule de prison pour garder son mandat de député indépendant de Kiama.
L'homme politique âgé de 44 ans a été reconnu coupable en juillet de viols sur deux jeunes hommes de 18 et 24 ans entre 2013 et 2015. Il est actuellement en détention en attendant que sa condamnation soit prononcée en septembre, a indiqué la BBC.
Son expulsion par l'assemblée avortée
À la suite du verdict sur sa culpabilité, Gareth Ward a refusé de démissionner. "Je prends conseil pour la suite, mais je peux confirmer que j'ai donné des instructions à mon équipe juridique pour préparer un appel dans les plus brefs délais", a-t-il annoncé dans un communiqué publié le 1er août dernier.
La Chambre des représentants de Nouvelle-Galles du Sud avait alors prévu de l'expulser, mais les avocats de Gareth Ward ont rétorqué, ont révélé les médias australiens comme Australian Broadcasting Corporation News. Tard dans la nuit de lundi 4 à mardi 5 août, ils ont obtenu des injonctions de la Cour suprême bloquant la motion du parlement visant à l'expulser, retardant ainsi le vote prévu mercredi.
De quoi soulever l'indignité des autres parlementaires et du reste de la classe politique australienne. Cette décision a dans un premier temps provoqué un conflit constitutionnel entre le pouvoir judiciaire et l'assemblée législative, cette dernière jugeant qu'aucune juridiction ne peut interférer dans ce cas de figure.
Une audition d'urgence devant la Cour suprême demandée
Mais aussi, les partis politiques australiens s'insurgent du message envoyé par Gareth Ward et le conjure encore et encore de se retirer. "Il n'a aucune honte", a lancé le Premier ministre travailliste de la Nouvelle-Galles du Sud Chris Minns à la radio locale 2GB ce mardi 5 août.
"C'est une situation incompréhensible, d'avoir quelqu'un actuellement assis en prison, reconnu coupable de délits sexuels graves, qui exige de rester député et de continuer à être payé", a-t-il insisté.
"Chaque jour où Gareth Ward s'accroche à son siège depuis sa cellule, le contribuable paye l'addition et la population de Kiama se retrouve sans voix", a écrit le leader du parti libéral de Nouvelle-Galles du Sud Mark Speakman dans un communiqué.
L'attitude de son confrère député est "offensante", dénonce-t-il. "Il s'agit de décence, de responsabilité et de respect basique pour la communauté." Il assure que le parti travaillera avec le gouvernement pour l'expulsion de Gareth Ward "le plus tôt possible".
Le gouvernement a demandé une audition d'urgence devant la Cour suprême. Chris Minns a annoncé qu'elle devrait vraisemblablement avoir lieu vendredi 8 août.