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"La vérité éclatera": accusé de viols, le maire de La Penne-sur-Huveaune poursuit son mandat malgré les critiques

Le maire de La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône), Nicolas Bazzucchi. (Archives)

Le maire de La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône), Nicolas Bazzucchi. (Archives) - BFM Marseille Provence

Nicolas Bazzucchi, maire de La Penne-sur-Huveaune, accusé de viols, a été libéré sous contrôle judiciaire en février et effectue, depuis, son mandat à distance. Plusieurs élus d'opposition réclament sa démission.

Nicolas Bazzucchi sort du silence. Le maire de La Penne-sur-Huveaune, accusé de viols, de violences conjugales et d'enregistrement d'images à caractère sexuel sans consentement, affirme que "la vérité éclatera un jour", dans un entretien accordé à La Provence, ce vendredi 14 mars.

S'il n'a pas souhaité "rentrer dans les détails de l'affaire", l'édile assure croire "en la justice, pas en l'injustice". Après son placement en détention provisoire le 18 décembre dernier, les affaires courantes de la commune étaient gérées par sa première adjointe Evelyne Farges-Squarzoni.

Un mandat réalisé à distance

Depuis sa libération en février, Nicolas Bazzucchi est toujours sous contrôle judiciaire mais a repris ses fonctions, à distance. Son contrôle judiciaire se conjugue à une interdiction de paraître sur le territoire de sa commune et d'approcher les plaignantes.

Des conditions particulières qui obligent à des compromis. "Je fais des retours par écrit, on fonctionne comme ça temporairement", déclare-t-il. Ce retour aux affaires se fait "selon les dispositions légales" qui lui sont accordées, selon lui.

Malgré son assignation à résidence, Nicolas Bazzucchi s'est rendu au conseil métropolitain du 27 février dernier. Sa présence a provoqué le départ de plusieurs élus d'opposition.

Des appels à démissionner

Néanmoins, la situation provoque une vague de contestations de conseillers municipaux. Les faits reprochés "ne sont pas conformes avec la position d'un maire", confie Alain Fedi, conseiller municipal démissionnaire, à La Provence. Ce dernier a appelé, dans une lettre, le maire à démissionner.

Une volonté partagée par Frédéric Szabo, conseiller municipal Horizons. "On condamne ce qu’il a reconnu. Un homme qui crache et insulte des femmes, ce n’est pas un comportement digne d’un maire", affirme l'élu auprès de La Provence. Un conseil municipal aura lieu ce lundi 17 mars à La Penne-sur-Huveaune. Il permettra d'en savoir plus sur l'avenir de l'équipe municipale, à un an des prochaines élections.

Le maire a reconnu des crachats et insultes

Au mois d'août 2024, une enquête avait été ouverte contre l'édile pour violences sur conjoint. Mi-décembre, ce dernier avait été placé en garde à vue après le témoignage de trois "anciennes compagnes du maire", avait indiqué le parquet.

Il avait par la suite été mis en examen pour "violences habituelles sur conjoint ou ex-conjoint ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours", "viol sur conjoint ou ex-conjoint" et "violences sur conjoint ou ex-conjoint n’ayant pas entrainé d’incapacité totale de travail". Le maire de 29 ans a nié les faits de viols et de violences aggravées. Il a toutefois reconnu des crachats et des insultes envers les présumées victimes.

Mathias Fleury