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"Expulsez-là": une influenceuse américaine arrache un bébé wombat à sa mère en Australie et suscite l'indignation

Capture d'écran d'une vidéo partagée sur TikTok par l'influenceuse américaine Sam Jones (mars 2025). Sur les images, tournées en Australie, on aperçoit Sam Jones "enlever" à une mère wombat son petit pour l'amener à proximité de son véhicule. Quelques instants plus tard, l'influenceuse dépose sur l'animal qui rejoint sa mère "en colère" dans les hautes herbes environnantes.

Capture d'écran d'une vidéo partagée sur TikTok par l'influenceuse américaine Sam Jones (mars 2025). Sur les images, tournées en Australie, on aperçoit Sam Jones "enlever" à une mère wombat son petit pour l'amener à proximité de son véhicule. Quelques instants plus tard, l'influenceuse dépose sur l'animal qui rejoint sa mère "en colère" dans les hautes herbes environnantes. - Capture d'écran TikTok / @ samstrays_somecwhere.

Sam Jones, une influenceuse américaine est vivement critiquée en Australie après avoir pris à un wombat son petit, une espèce protégée.

Les images ont provoqué la colère de nombreux Australiens. L'influenceuse américaine Sam Jones ("samstrays_somewhere" sur les réseaux sociaux) est sous le feu des critques après avoir partagé sur ses comptes TikTok et Instagram une vidéo où elle arrache un bébé wombat à sa mère devant un homme hilare, rapportent The sydney morning herald et The Guardian.

Depuis la médiatisation de l'affaire, Sam Jones a décidé de supprimer les images et de réduire l'accès à plusieurs de ses profils sur les réseaux sociaux. Mais celle qui se définit comme une "biologiste de la faune et une scientifique de l’environnement", et qui pose régulièrement avec des animaux morts à l'issue de ses parties de chasse, a provoqué l'ire des défenseurs de la cause animale.

Un comportement "extrêmement inacceptable"

Parmi la myriade de commentaires laissés sous sa publication, nombreux sont ceux qui réclament l'expulsion de la jeune femme: "expulsez-la", ou encore "espérons que les autorités australiennes ne lui délivreront plus de visas de vacances à l'avenir". Des commentaires émanant, en grande majorité, d'Australiens.

"D'accord, ta maman est juste là et elle est énervée, laissons-le partir", s'amuse l'influenceuse sur les images, en réponse aux éclats de rire de celui qui tient la caméra. Une manière de traiter la faune "inacceptable" pour Tania Bishop, vétérinaire et membre de l'organisation venant en aide aux espèces sauvages australiennes WIRES.

"Quand elle court avec l'animal, celui-ci n’est pas soutenu par le dessous, (...) donc il y a des chances qu'elle ait fracturé son humérus supérieur, ou le haut des pattes, ou bien encore causé des dommages au niveau des épaules. Vous pouvez voir le bébé wombat se balancer, mais il siffle aussi et crie, ce qui est le signe d'une détresse extrême", explique la vétérinaire.

Le wombat, une espèce protégée

En Australie, tous les animaux sont protégés par la loi. La cruauté envers les animaux est donc une mesure légale permettant de sanctionner ceux qui s'en prendraient, entre autres, à des wombats. L'amende peut atteindre les 250.000 dollars (environ 230.000 euros) pour les entreprises et 215.000 dollars (soit environ 216.000 euros) pour les particuliers et sept ans d'emprisonnement.

"Je ne pensais pas pouvoir l'attraper, et j'ai saisi l'occasion d'observer de près un animal vraiment incroyable", s'est défendue Sam Jones sur Instagram. "Pour tous ceux qui sont inquiets et malheureux, le bébé a été rendu à sa maman. Ils sont retournés ensemble dans la brousse, indemnes."

Pour l'heure, rien n'indique dans les médias locaux qu'une enquête pour maltraitance ou cruauté ne soit engagée à l'encontre de l'influenceuse, ni qu'une plainte aurait été déposée. Après s'être expliquée publiquement sur les réseaux sociaux, la jeune femme n'a pas pris la parole à nouveau.

Camille Dubuffet