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Australie

Chasse à l'homme en Australie: 500.000 euros de récompense pour retrouver le meurtrier présumé de deux policiers

Les autorités australiennes à la recherche d'un homme soupçonné d'avoir tué deux policiers, le 28 août 2025 à Porepunkah.

Les autorités australiennes à la recherche d'un homme soupçonné d'avoir tué deux policiers, le 28 août 2025 à Porepunkah. - Photo par WILLIAM WEST / AFP

Desmond Freeman est recherché par plus de 450 policiers depuis plus de deux semaines, alors qu'il s'est enfui dans le bush australien. Il est suspecté d'avoir tué deux policiers. Un montant sans précédent est promis à toute personne détenant des informations sur le quinquagénaire.

Un montant record. Les autorités australiennes ont promis ce samedi 6 septembre une récompense de plus de 500.000 euros pour toute information pouvant mener à l'arrestation du meurtrier présumé de deux policiers, un adepte des théories du complot dont la cavale depuis près de deux semaines tient le pays en haleine.

Desmond Freeman, 56 ans, est recherché par plus de 450 policiers dans le bush australien depuis une fusillade mortelle le 26 août lors d'une perquisition à son domicile dans la petite ville de Porepunkah, dans le sud-est du pays-continent.

Après avoir multiplié les appels à la reddition et interrogé ses proches, la police de l'État de Victoria a annoncé qu'elle paierait un million de dollars australiens (environ 560.000 euros) en échange d'informations permettant de le retrouver, un montant sans précédent pour cette force.

"Cette somme reflète la gravité de ce crime violent et notre engagement à localiser Freeman dès que possible afin qu'il cesse de représenter un risque pour la population", a expliqué l'inspecteur Dean Thomas, insistant sur une récompense "susceptible de changer une vie".

Un suspect probablement lourdement armé

Desmond Freeman est soupçonné d'avoir abattu Neal Thompson, 59 ans et Vadim De Waart, 35 ans, qui faisaient partie d'une équipe de dix agents venus perquisitionner chez lui dans une affaire non précisée, et d'en avoir blessé un troisième. Les victimes appartiennent à une section de la police chargée des délits et crimes à caractère sexuels et pédophiles.

Ces faits sont exceptionnels dans un pays où les armes automatiques et semi-automatiques sont interdites depuis qu'un tireur isolé a massacré 35 personnes, en 1996, sur l'île de Tasmanie. Le monument national qui rend hommage aux policiers tués en service liste le dernier cas de décès par balle en 2023.

La police considère que Desmond Freeman, en fuite dans une zone de forêt dense, est lourdement armé.

Un adepte des théories du complot?

Les médias australiens décrivent le suspect comme un adepte de théories du complot radicalisé, qui a fait état de sa haine envers la police. Selon eux, il ferait partie de la mouvance complotiste des "citoyens souverains", dont les membres refusent l'autorité de l'État et de se soumettre aux lois.

Sa femme Amalia Freeman et leur fils adolescent ont été brièvement placés en garde à vue par les enquêteurs, avant d'être relâchés. L'épouse du suspect a lancé un appel public pour qu'il se rende.

"À ce stade, rien n'indique que Freeman soit assisté par une personne spécifique, néanmoins, compte tenu du terrain difficile et des besoins de s'approvisionner, cela reste une possibilité", a souligné la police samedi dans un communiqué, n'excluant pas non plus l'hypothèse d'un décès.

Une mouvance active en ligne

Apparue aux États-Unis dans les années 1970, la mouvance des "citoyens souverains" se répand aujourd'hui en ligne, notamment sur Facebook dans des groupes où se côtoient des activistes, mais aussi des opportunistes cherchant par exemple un moyen de s'affranchir du règlement de certaines factures.

En France, ses adeptes estiment que l'État n'existerait pas en tant qu'entité publique mais serait en réalité une entreprise de droit privé créée en 1947, à laquelle ils n'auraient pas à se soumettre sans consentement.

L'un deux a été condamné en avril à cinq mois de prison pour avoir refusé un contrôle de gendarmerie.

J.D. avec AFP