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Turquie

Les avions russes entrant dans l'espace aérien turc risquent d'être abattus, prévient Kerry

Le chasseur-bombardier russe Sukhoi SU-37

Le chasseur-bombardier russe Sukhoi SU-37 - FREDERICK FLORIN / AFP

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a critiqué lundi les violations de l'espace aérien de la Turquie par des avions de combat russe, estimant que ceux-ci auraient pu être abattus en représailles.

"Nous sommes très préoccupés par cela car c'est précisément ce genre de choses pour lesquelles la Turquie défend ses droits et cela aurait pu aboutir à ce que (ces avions) soient abattus", a-t-il déclaré au Chili, où il participe à la conférence internationale "Notre océan".

L'avion de chasse russe est entré samedi "pour quelques secondes" dans l'espace aérien turc en raison de "mauvaises conditions météo", a répondu le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov. "Il ne faut pas y voir un complot quelconque", a-t-il souligné.

Une profonde inquiétude

Plus tôt dans la journée, un haut responsable de défense américain a estimé que la violation de l'espace aérien de la Turquie par la Russie n'est pas accidentelle.

"Cela confirme notre profonde inquiétude au sujet de ce qu'ils font. Cela pose des questions sur leurs intentions et soulève certainement des interrogations sur (leur) comportement et leur professionnalisme dans le ciel", a-t-il ajouté.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés à Bruxelles pour discuter de la zone de sécurité qu'Ankara veut installer le long de sa frontière avec la Syrie.

"L'Union européenne est prête à discuter de tous les sujets avec la Turquie, donc nous avons aussi parlé d'une possible zone tampon en Syrie", a déclaré Donald Tusk aux journalistes.

"Grave préoccupation" pour les 28 pays de l'Alliance atlantique

L'Otan, quant à lui, a jugé "extrêmement dangereuses" les incursions de l'aviation russe en Turquie, dénonçant "un comportement irresponsable" et appelant Moscou à des explications "immédiates", dans une déclaration conjointe.

Les 28 pays de l'Alliance atlantique, réunis en urgence lundi après-midi à Bruxelles, ont aussi exprimé leur "grave préoccupation" face aux frappes aériennes de la Russie en Syrie, en particulier à Hama, Homs et Idlib, "qui ont fait des victimes civiles et ne visaient pas Daesh (acronyme arabe du groupe Etat islamique). Les Alliés appellent la Fédération russe à immédiatement cesser ses attaques contre l'opposition syrienne et les civils", selon ce texte commun.

la rédaction avec AFP