BFMTV
Turquie

Guerre à Gaza: Erdogan envisage une intervention de la Turquie en Israël sans en indiquer la forme

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Istanbul, en Turquie, le 8 mars 2024

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Istanbul, en Turquie, le 8 mars 2024 - Ozan KOSE / AFP

Le leader turc a pris pour exemple les interventions de son pays en Libye et au Haut-Karabagh.

Une menace à peine voilée. Lors d'une réunion de son parti au pouvoir l'AKP ce dimanche 28 juillet, le président turc Tayyip Erdogan a affirmé que son pays pourrait intervenir en Israël, rapporte l'agence de presse Reuters.

Le responsable politique turc n'a pas dit quelle forme cette intervention pourrait prendre, mais a cité plusieurs exemples du passé qui ont concerné la Turquie: la Libye et le Haut-Karabakh.

"Nous devons être très forts pour qu'Israël ne puisse pas faire ces choses ridicules à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés dans le Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose avec eux", a-t-il déclaré lors d'une réunion de son parti dans sa ville natale de Rize (nord-est du pays) diffusée à la télévision.

Et Erdogan d'ajouter: "Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas le faire... Nous devons être forts pour pouvoir prendre ces mesures."

En 2020, la Turquie a envoyé du personnel militaire en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale libyen reconnu par les Nations unies. Le Premier ministre libyen Abdulhamid al-Dbeibah, qui dirige le gouvernement d’unité nationale à Tripoli, est soutenu par la Turquie.

En revanche, les Turcs ont toujours nié une implication militaire au Haut-Karabagh mais a déclaré l’année dernière qu'elle utilisait "tous les moyens", y compris la formation militaire et la modernisation, pour soutenir son proche allié.

Peu après ces déclarations, Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a estimé que le président turc "suit les traces de Saddam Hussein et menace d'attaquer Israël." Erdogan doit "se souvenir de ce qui s'est passé là-bas et de la façon dont cela s'est terminé", ajoute-t-il.

Relations glaciales

Depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre et la contre-offensive israélienne dans la bande de Gaza, les relations entre Israël et la Turquie se sont très largement rafraichies.

Si Tel Aviv a demandé à ses ressortissants de quitter le territoire turc au plus vite dès la mi-octobre en raison de "menaces terroristes", les représentants turcs ont pour leur part multiplié les attaques verbales.

Ainsi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé ce mercredi 27 décembre qu'il "n'y a aucune différence" entre Benjamin Netanyahu et l'ancien dictateur Adolf Hitler. Pour sa part, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a estimé que le Premier ministre israélien "entraînait la région dans la guerre pour rester au pouvoir."

En mai, Ankara a finalement décidé de suspendre toute relation commerciale avec Israël.

Hugo Septier avec agences