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Attentat à Istanbul : malgré les dispositifs de sécurité, les aéroports restent des cibles

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Le bilan provisoire du triple attentat-suicide perpétré dans l'aéroport Atatürk d'Istanbul s'élève à 41 morts et 239 blessés. Pourtant, cet aéroport international, le plus grand de Turquie, est l'un des plus sécurisés au monde.

Au moins 41 personnes, dont des étrangers, ont été tuées et 239 blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e du monde, avec ses 60 millions de passagers par an.

Un commando de trois hommes est arrivé en taxi. Selon les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux. Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. Malgré les dispositifs de sécurité, les aéroports restent des cibles pour les terroristes.

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ataturk attentat turquie istanbul aeroport © -

Des contrôles à l'entrée du terminal

Cet aéroport est réputé comme étant l'un des plus sécurisés au monde. En Turquie, tous les aéroports - celui d'Istanbul comme ceux de province - sont particulièrement sécurisés.

"Les contrôles de sécurité sont faits à l'entrée du bâtiment de l'aéroport, précise pour BFMTV Ali Onaner, ministre-conseiller à l'ambassade de Turquie en France. Cette disposition a permis d'éviter que les terroristes puissent entrer librement."

En effet, dès l'entrée du terminal, les voyageurs passent un premier point de contrôle avant même l'embarquement, avec rayons X pour les bagages et portiques de sécurité. Une procédure plus lourde que celles qui sont appliquées en Europe.

"L'attentat s'est produit dans la zone qui n'est pas officiellement sécurisée. Les voyageurs étaient en train de faire la queue pour passer les premiers contrôles de sécurité et entrer dans la zone de sûreté, analyse pour BFMTV Xavier Tytelman, consultant en sécurité aérienne. Ce premier filtre est à l'extérieur, ce n'est pas la zone qui est considérée comme sûre. Il s'est passé la même chose en Belgique, l'attentat a eu lieu dans la zone ouverte."

C'est tout le problème de ce type de dispositif de sécurité, qui a pour conséquence de former un attroupement de personnes, devenant ainsi une cible vulnérable. Des zones difficiles à sécuriser.

"C'est ce qu'on appelle l'effet plumeau, indique Xavier Tytelman. Si on arrive à les sécuriser, l'attentat aura lieu au checkpoint que vous allez installer deux kilomètres plus tôt, ou aura lieu dans tout autre environnement ouvert."

L'exemple de l'aéroport de Tel Aviv

Comment alors s'assurer d'une sécurité optimale dans ces lieux sans cesse visités par le public? En Israël, on a choisi la solution extrême. A l'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv, référence mondiale en matière de sécurité, des dispositifs de sécurité sont mis en place plusieurs kilomètres avant. Des caméras de surveillance sont installées sur tout le parcours du voyageur, de même que des capteurs de reconnaissance de plaques minéralogiques. Tous les véhicules, y compris les taxis, sont contrôlés. Les coffres et les portières sont ouverts et les voyageurs interrogés.

Au niveau du terminal, des officiers cherchent des signes de nervosité, aidés par des appareils pour surveiller des signes biologiques (transpiration, accélération du rythme cardiaque). Des gardes de sécurité sont postés devant chaque entrée. Des agents du renseignement, habillés en civil, patrouillent. D'autres sont également déployés à chaque poste d'enregistrement de bagages et posent à nouveau des questions à tous les passagers, méthode dite du "profilage".

Un système extrêmement coûteux qui paraît compliqué à mettre en place pour un aéroport aussi grand que celui de Roissy, par exemple. Mais les attentats de l'aéroport Zaventem à Bruxelles ont tout de même laissé des traces. Depuis les événements, Aéroports de Paris s'est d'ailleurs dotée de "profileurs" pour contrer d'éventuelles menaces et détecter les personnes aux "comportements anormaux". Des tests pour une reconnaissance faciale au niveau des contrôles des passeports doivent également être mis en place.

C.H.A.