Syrie: après la prise d'Alep et de Hama, les rebelles et jihadistes à 5 kilomètres de Homs

Les insurgés progressent rapidement en Syrie. Après Alep la semaine passée, les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont conquis la ville d'Hama ce jeudi 5 décembre.
Cette localité se trouve sur la route qui mène à Homs, à une quarantaine de kilomètres au sud, et à la capitale Damas, deux grandes villes encore aux mains du pouvoir. Vendredi en début de journée, les islamistes n'étaient qu'à quelques kilomètres de la ville, a fait valoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Au cours des dernières heures, les rebelles du HTS "sont entrés dans les villes de Rastan et Talbisseh", situées dans la province de Homs, en l'absence totale des forces du régime. Les rebelles se trouvaient désormais à cinq kilomètres de Homs.
Le portrait géant de Bachar al-Assad brûlé
À leur arrivée dans Hama, les islamistes ont tiré à des dizaines de reprises en l'air afin de célébrer leur prise, et ont également mis le feu à un portrait géant de Bachar al-Assad affiché sur un bâtiment. Des habitants sont descendus dans les rues, à pied ou en longues files de voitures, pour les acclamer.

Dans la soirée de jeudi, des dizaines de milliers d'habitants de Homs, principalement membres de la communauté alaouite dont est issu al-Assad, ont été vus fuyant vers la côte ouest.
Un pont stratégique détruit pour contrer leur avancée
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également fait état de frappes aériennes sur le pont autoroutier stratégique Al-Rastan sur l'axe Hama-Homs, dans un contexte d'avancée des forces rebelles.
Par ailleurs, "les forces du régime ont acheminé à Homs plus de 200 véhicules militaires transportant des armes et du matériel de façon à renforcer leurs positions", a ajouté cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Le ministre syrien de la Défense, Ali Abbas, a assuré jeudi que le retrait des troupes gouvernementales de Hama relevait d'"une mesure tactique temporaire", et que celles-ci étaient "toujours à proximité de la ville".
Depuis le 27 novembre, les combats et bombardements ont fait 826 morts dont 111 civils, selon l'OSDH. Sur ce total, 222 combattants sont morts depuis mardi autour de Hama, a précisé l'Observatoire. L'ONU a fait état de 115.000 déplacés en une semaine.