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Syrie

L'Arabie Saoudite claque la porte du Conseil de sécurité de l'ONU

L'Arabie Saoudite a refusé de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, une première dans l'histoire des Nations Unies.

L'Arabie Saoudite a refusé de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, une première dans l'histoire des Nations Unies. - -

L'Arabie Saoudite a rejeté vendredi le siège qui lui était offert au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Une première historique, notamment motivée par les blocages de l'institution sur le dossier syrien.

Coup de théâtre aux Nations Unies. En annonçant vendredi son refus d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU , l'Arabie Saoudite a surpris le petit monde de la diplomatie internationale.

"C'est tout à fait inattendu, nous avons tous dû vérifier dans l'historique du Conseil pour trouver un précédent et il n'y en a pas", a déclaré un diplomate du Conseil. Celui-ci a souligné qu'une candidature au Conseil "prenait des années de préparation", ce qui rend le geste de Ryad d'autant plus symbolique.

Inquiétudes sur la Syrie

L'Arabie Saoudite avait appris son élection parmi les dix membres non permanents du Conseil jeudi. Avec un tel volte-face, Ryad proteste contre "l'impuissance" de cette instance, qui s'est notamment révélée incapable de résoudre le conflit syrien.

Poids-lourd du monde arabe, l'Arabie Saoudite a fustigé dans un communiqué la politique du "deux poids, deux mesures" mise en oeuvre par l'ONU au Proche-Orient. Une manière pour Ryad de dénoncer aussi les hésitations du Conseil sur la question palestinienne et l'acceuil favorable des occidentaux envers le nouveau président iranien, Hassan Rohani.

Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, a toutefois précisé que Ryad n'a pas encore notifié officiellement aux Nations Unies son refus d'occuper son siège au Conseil de sécurité. Certains diplomates espèrent encore que les saoudiens reviendront sur leur décision.

Paris "partage la frustration" de Ryad

Après cette action coup de poing, inhabituelle dans les arcanes policées de la diplomatie internationale, la France a exprimé sa solidarité envers l'Arabie Saoudite.

""Nous partageons sa frustration après la paralysie du Conseil de sécurité (dans le dossier syrien) mais nous avons précisément pour y répondre une proposition de réforme du droit de veto", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

De son côté, la Russie a critiqué la prise de position de Ryad. Moscou juge "particulièrement étranges" les reproches émis par le régime saoudien.

Romain Fonsegrives avec AFP