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Moyen-Orient

Retrait d'Afghanistan : « Un risque pour nos soldats »

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650 de nos soldats rentreront d'Afghanistan le 1er août, selon le calendrier évoqué dimanche par le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. 1 400 militaires y resteront encore 2 ans. Des soldats "non-combattants", qui seront particulièrement exposés au danger, selon un spécialiste.

Le retrait des forces françaises d’Afghanistan s’accélère. Dès ce mardi, nos 3 Mirage 2000D, encore basés à Kandahar, auront regagné leur base de Nancy. Et au 1er août, 650 de nos 3 400 hommes actuellement présents sur le sol afghan auront quitté le pays.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé dimanche qu'à la fin de l'année, « il n'y aura plus d'unités combattantes, conformément aux engagements du président » François Hollande.
1 400 soldats français resteront au-delà de la fin de cette année, pour assurer le rapatriement du matériel et poursuivre la formation de l'armée et de la police afghanes jusqu’en 2014. Les Français garderont jusque-là la responsabilité de l'hôpital militaire de Kaboul, notamment.

« Tant qu'il y aura un militaire français là-bas, il courra un danger »

Ce retrait de nos forces n’est pas sans présenter des risques selon Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialiste des questions de défense à l’hebdomadaire Marianne et animateur du blog Secret Défense : « Il y a un risque permanent en Afghanistan, pays qui n'est pas pacifié et qui est toujours dans une logique de guerre civile. Ne rêvons pas, tant qu'il y aura un militaire français ou occidental là-bas, il courra un danger. Et ce d'autant plus que peu à peu le dispositif va s'affaiblir, c'est-à-dire qu'il y aura de moins en moins de gens pour protéger ceux qui s'en iront ».

Des soldats considérés « comme des fonctionnaires » ?

André Veyret est journaliste indépendant, spécialiste des questions de défense. Il voit d’un mauvais œil la distinction qui est faite entre unités combattantes et non combattantes. Pour lui, cela risque de poser des problèmes par la suite : « François Hollande se rattrape en disant "vous voyez, j'ai tenu mes promesses, il n'y a plus un soldat non combattant". Mais ce sera difficile pour lui le jour où il y aura une attaque kamikaze contre des soldats français soi-disant non-combattants, et qu'il y aura plusieurs morts. Comment ça va se passer ? On va leur remettre la Légion d'honneur ou la médaille du travail parce qu'ils ne sont pas combattants ? On les considérera comme des fonctionnaires ? On va expliquer à la mère d'un soldat qu'il n'est pas mort pour la France, qu'il est mort en déménageant, en quelque sorte. C'est un peu curieux ».

La Rédaction avec Antoine Serres