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Palestine

"Une tragédie déchirante": l'émotion à Gaza après la mort de neuf enfants d'une même famille dans une frappe israélienne

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La pédiatre Alaa al-Najjar était au travail quand une frappe israélienne a touché sa maison, tuant neuf de ses dix enfants à Khan Younès, au sud de Gaza. Son mari et son fils sont actuellement entre la vie et la mort.

Alors que le Dr Alaa al-Najjar était au travail, vendredi 23 mai, sa maison a été bombardée par une frappe israélienne à Khan Younès, au sud de Gaza. Quelques heures après l'attaque, les corps calcinés de sept de ses enfants arrivaient à l'hôpital où elle exerce comme pédiatre, tandis que deux autres, sans vie, restaient sous les décombres, raconte The Guardian.

Parmi ses dix enfants, seul Adam a survécu, de même que son mari Hamdi al-Najjar, 40 ans, également médecin.

"C'est l'une des tragédies les plus déchirantes depuis le début du conflit", a déclaré Mohammed Saqer, chef des soins infirmiers à l'hôpital Nasser, au Guardian.

Tandis que les frappes israéliennes s'intensifient sur le territoire palestinien, la Dr Alaa al-Najjar et son mari font partie des rares médecins encore présents à Gaza. "C'est arrivé à une pédiatre qui a consacré sa vie à sauver des enfants et qui s'est vu voler sa propre maternité dans un moment de feu et de silence assourdissant", a ajouté Mohammed Saqer.

"Il ne restait plus rien de sa peau ni de sa chair"

Plusieurs images relayées par la Défense civile palestinienne montrent les secours sortir les corps des enfants sous les décombres et les placer dans des sacs mortuaires. Ils s'appelaient Yahya, Rakan, Ruslan, Jubran, Eve, Revan, Sayden, Luqman et Sidra. Leur père et leur frère Adam, vivant mais inconscients, sont transportés sur une civière.

Quand il a appris l'explosion, Ali al-Najjar, l'oncle de la famille, s'est précipité sur place. "À mon arrivée, j'ai été sous le choc. J'ai trouvé mon neveu Adam, qui avait survécu, allongé sur la route sous les décombres. Il était couvert de suie, ses vêtements étaient presque déchirés, mais son âme était toujours en lui", a raconté l'homme de 50 ans.

"Mon frère (Hamdi) était allongé de l'autre côté, saignant abondamment de la tête et de la poitrine, et son bras était sectionné. Il respirait encore avec difficulté", a-t-il poursuivi.

Lorsqu'Alaa est arrivée sur place à son tour, les secouristes étaient en train d'extirper le corps de sa fille Revan des décombres. "Son corps était entièrement brûlé, il ne restait plus rien de sa peau ni de sa chair", s'est souvenu douloureusement l'oncle.

Hamdi al-Najjar, le père de famille, et leur fils, seuls survivants, sont toujours entre la vie et la mort. Selon les informations du Guardian, l'homme souffre de lésions cérébrales et de nombreuses fractures. Il a été placé sous respirateur artificiel.

Plus de 50.000 morts

Interrogée sur cette frappe, l'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'un de ses aéronefs avait "frappé plusieurs individus soupçonnés d'opérer depuis une structure adjacente" à des soldats dans cette zone. Un porte-parole militaire israélien a indiqué qu'une information avait été envoyée aux habitants leur demandant d'évacuer la ville de Khan Younès, sans préciser quand allait avoir lieu la frappe.

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Orlane Edouard