"Nous sommes coincés ici": les images des habitants du nord de Gaza de retour dans leur quartier détruit

Une trêve qui touche à sa fin. Prolongé de deux jours, l'arrêt des combats dans la bande de Gaza, qui a permis la libération de plusieurs dizaines d'otages kidnappés par le Hamas lors des attaques terroristes du 7 octobre, a été vécu comme une bouffée d'oxygène pour la population gazaoui, où la situation humanitaire est toujours extrêmement compliquée.
"Nous demandons à vivre en paix, les juifs comme les arabes. Nous ne demandons pas la guerre, nous voulons seulement vivre en sécurité et en paix, comme tous les autres peuples du monde", dit Abu Khaled, habitant de l'enclave, qui comme les 2 millions d'habitants de la bande de Gaza craint un retour des combats dans les heures à venir.
"Qu'allons-nous faire?"
Pour de nombreuses personnes, cette trêve est également l'occasion de tenter de regagner leur domicile situé au nord de la bande de Gaza, zone évacuée peu à peu par l'armée israélienne, afin de récupérer certains effets personnels. Fréquemment, les quartiers sont méconnaissables et les logements détruits par les bombardements.
"Nos appartements ont été rasés de la carte. Où puis-je aller? Que puis-je faire? Avec ma femme j’ai six enfants, qu'allons-nous faire?", demande Yaser Felfel, un autre habitant.
Pour d'autres, cette accalmie passagère est également l'occasion de retrouver une vie "normale", alors que le matin à Gaza, la température avoisine les 10°C et que la nourriture vient à manquer. Occasionnellement, un marché est improvisé dans les rues, mais seuls quelques fruits et légumes viennent garnir les étals.
"Nous n'avons ni eau, ni nourriture, ni farine depuis dix jours. La situation est dure, très dure. Nous sommes coincés ici mais nous devons quand même essayer de vivre, personne ne nous aide", déplore Achraf Selim.
Mardi, l'ONU a appelé à un cessez-le-feu permanent et a assuré que l'aide entrant à Gaza pendant la trêve n'était "pas suffisante" pour l'ensemble de la population.
"On continue jusqu'à la fin"
L'accord de trêve, négocié avec l'appui également de l'Egypte et des Etats-Unis, a déjà permis la libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes.
Dans la bande de Gaza, tous redoutent désormais le retour des combats et des bombardements dès la fin de la trêve, d'autant que l'hypothèse d'un cessez-le-feu, voulu par la communauté internationale, semble s'éloigner jour après jour.
Lors d'une visite en territoire palestinien, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’a assuré: l'offensive israélienne dans la bande de Gaza se poursuivra "jusqu'à la victoire."
"On continue jusqu'à la fin, jusqu'à la victoire. Rien ne nous arrêtera", a-t-il déclaré à des militaires israéliens, selon une vidéo postée par son cabinet. "Nous avons trois buts dans cette guerre: éliminer le Hamas, faire revenir tous les nôtres enlevés et faire en sorte que Gaza ne devienne pas à nouveau une menace pour Israël".