Mort de Yahya Sinouar: Lecornu estime qu'Israël a "atteint" son objectif et que la guerre doit "maintenant s'arrêter"

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu à la sortie de l'Elysée, le 6 mars 2024 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN
"Incontestablement, c'est un tournant dans la guerre à Gaza". Ce dimanche 20 octobre, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a accordé un entretien à La Tribune Dimanche. Dans ces pages, il estime que la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, constitue une victoire militaire pour les Israéliens". Il appelle à en tirer les conséquences.
"S'il est apparu que certains objectifs de guerre de Tsahal pouvaient être flous, celui de la neutralisation de la tête pensante des attentats du 7-Octobre était clair. Il est atteint", estime le ministre des Armées.
La mort de l'homme lors d'une offensive de Tsahal menée jeudi, depuis confirmée par le mouvement terroriste, "redonne une perspective immédiate sur la libération des otages", les dizaines de captifs encore retenus à Gaza. Mais il ne s'agit pas de la seule conséquence de cette victoire. Pour le ministre, cette mort doit clore la guerre.
"(La guerre) doit maintenant s'arrêter, elle n'a que trop duré au regard du nombre de victimes civiles", soutient le ministre
"Perspective d'un conflit généralisé"
Le membre du gouvernement reconnaît qu'à ce stade, "toutes les questions de sécurité pour Israël" ne sont pas "réglées". Mais il estime que la suite du processus est un réengagement des autorités palestiniennes et des "partenaires arabes dans la région", plutôt qu'un maintien de la guerre.
Une urgence qu'il souligne face à la situation humanitaire et sanitaire "très critique" dans la bande de Gaza assiégée depuis plus d'un an.
La France ne semble ainsi pas alignée avec la réalité des actions d'Israël, son "allié". "Israël est notre allié et nous sommes en droit de lui demander quels sont ses objectifs militaires précis et comment il s'assure du respect du droit de la guerre", appuie Sébastien Lecornu.
Il voit par ailleurs derrière la question de Gaza celle du Liban - où Tsahal a engagé une guerre contre le Hezbollah, frappant régulièrement le sud de Beyrouth - puis l'Iran.
"Parce que, derrière Gaza, il y a la question du Liban. Et, derrière le Liban, celle de l'Iran, avec évidemment la perspective d'un conflit généralisé. Jamais le risque d'une confrontation directe entre Israël et l'Iran n'a été aussi fort", avertit le ministre des Armées.