Gaza: les images des largages d'aide humanitaire par la France

Cette photo prise au-dessus de Gaza et publiée le 1er août 2025 par le ministère espagnol de la Défense montre le largage d'aide humanitaire depuis un avion Airbus A400M Atlas de l'armée de l'air espagnole au-dessus de Gaza. - HANDOUT / Spain Defence Ministry / AFP
Le président Emmanuel Macron a annoncé le retour des largages de vivres à Gaza par l'armée française, dans une communication sur les réseaux sociaux, ce vendredi 1er août.
"Face à l'urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza. Merci à nos partenaires jordaniens, émiriens et allemands pour leur appui, ainsi qu'à nos militaires pour leur engagement", a-t-il écrit sur X.
"Une opération de communication" dénoncée
Jean-Guy Vataux, coordinateur d'urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) à Gaza dénonce ce vendredi, sur le plateau de BFMTV, une "opération de poudre aux yeux" du gouvernement israélien.
"Il n'y a pas de problèmes d'accès à la bande de Gaza aujourd'hui, les camions existent, la nourriture existe, les routes existent. Il suffit au gouvernement israélien d'ouvrir la porte aux camions qui passent par la route pour permettre de résorber la situation, à l'évidence ils n'ont pas l'intention de faire ça."
Il ajoute: "À la place, ils organisent une opération de communication." Selon Jean-Guy Vataux, les largages de ce vendredi, qui sont les plus massifs, ne correspondent "qu'à cinq camions" de vivres, soit "1% de ce qui est nécessaire à Gaza". Le coordinateur d'urgence de MSF dénonce ainsi "une famine entièrement fabriquée" depuis la mise en place du blocus israélien.
Un moyen d'aide décrié par des ONG
Les Émirats, la Jordanie, la France et d'autres pays avaient déjà participé à des parachutages d'aide sur Gaza en 2024, parfois jugés dangereux et imposant une logistique complexe pour un volume d'aide limité. De nombreux responsables humanitaires ont souligné qu'ils ne pouvaient se substituer à l'acheminement de l'aide par voie terrestre.
"Les largages ne suffisent pas. Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire pour répondre au risque de famine", a par ailleurs écrit le président de la République.
Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, avait estimé samedi dernier que la reprise des parachutages constituait une réponse "inefficace" à la catastrophe humanitaire en cours.
"Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s'aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés", a-t-il déclaré.
Flambée de la malnutrition infantile
La situation humanitaire dans Gaza s'est détériorée, des organisations internationales ayant alerté sur une flambée de la malnutrition infantile.
"Une famine provoquée par l'Homme ne peut être résolue que par la volonté politique", a estimé Philippe Lazzarini.
Sans prendre à partie Israël, il a appelé à ce que l'ONU puisse intervenir "à grande échelle et sans obstacles" dans Gaza. Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique dans le territoire palestinien. Fin mai, il a très partiellement assoupli un blocus total imposé début mars, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Outre la France, l'Espagne a annoncé ce vendredi avoir largué 12 tonnes de nourriture par voie aérienne sur la bande de Gaza. Le Royaume-Uni avait aussi procédé mardi à des largages aériens d'aide.