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Moyen-Orient

Naufrage près de Malte: les rescapés parlent de coups de feu

Un naufragé, secouru par les autorités maltaises, samedi.

Un naufragé, secouru par les autorités maltaises, samedi. - -

Des survivants du naufrage de vendredi, des Syriens qui tentaient de fuir la guerre pour la plupart, évoquent des coups de feu tirés au départ de l'embarcation, en Libye. Une enquête a été ouverte.

Alors que les recherches des corps se poursuivent dans les eaux troubles au large de Lampedusa, des réfugiés syriens qui tentaient de fuir la guerre, rescapés du naufrage de vendredi, ont raconté aux ONG qu'ils avaient été la cible de coups de feu à leur départ des côtes libyennes.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, citant des survivants, a parlé de "plusieurs passagers blessés" durant le voyage, estimant que les coups de feu venaient "peut-être de miliciens qui tiraient pour tuer".

Molhake Al Roarsan, un Syrien de 22 ans, interrogé à La Valette, la capitale malte, par La Stampa, assure que "trois jeunes ont été blessés, deux aux bras, un aux jambes", soulevant l'hypothèse que ces tirs étaient liés à un conflit entre des groupes de trafiquants. "Il y a eu une lutte furieuse, des cris à la radio et au téléphone avec quelqu'un qui exigeait que nous retournions à terre, mais le capitaine ne s'est pas arrêté", a-t-il raconté.

Des milliers de dollars pour passer

Le journal La Repubblica a fait état d'informations similaires, affirmant que les coups de feu ont été tirés par un "patrouilleur libyen qui faisait probablement partie d'une autre bande criminelle". L'agence Ansa a cité des témoignages parlant de "deux personnes tuées par les tirs" des Libyens: "Ils tiraient dans tous les sens, à bord c'était la panique les gens essayaient de se protéger les uns les autres", a raconté l'un d'eux.

Toujours selon les récits des rescapés, le bateau qui transportait plusieurs centaines de migrants, surtout des Syriens, est parti jeudi de Zouara, en Libye, une localité située à 60 km seulement de la frontière tunisienne. Ceux qui sont partis directement de cette ville ont dû payer 1.000 dollars aux passeurs, alors que pour ceux venus d'Egypte, le tarif était de 3 à 4.000 dollars. Le capitaine du bateau clandestin, un Tunisien reconnu par des survivants, aurait été arrêté par les autorités maltaises, qui auraient aussi ouvert une enquête sur les tirs, selon les médias.

En attendant d'identifier les responsables de cette nouvelle tragédie, les autorités italiennes et maltaises poursuivaient leurs patrouilles en mer qui ont permis de sauver 180 migrants de plus, des Egyptiens, des Somaliens et des Erythréens, arrivés dimanche matin à Porto Empedocle sur l'île principale de Sicile.

A. G. avec AFP