BFMTV
Moyen-Orient

Le Yémen menacé par le cyclone Chapala, phénomène très rare dans cette région

Une capture satellite prise le 30 octobre montre le cyclone Chapala au-dessus de la mer d'Oman, à quelques kilomètres des côtes yéménites.

Une capture satellite prise le 30 octobre montre le cyclone Chapala au-dessus de la mer d'Oman, à quelques kilomètres des côtes yéménites. - Nasa - AFP

Un cyclone de très forte intensité s'approche dangereusement des côtes du Yémen. Accompagné de rafales de vent et de pluies violentes, il menace de provoquer inondations et glissements de terrain, dans cette région du monde où ce genre de phénomène est rarissime.

Le phénomène est rarissime dans cette région du globe, et le pire reste à venir. Depuis vendredi, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l'ONU, met en garde le Yémen et son voisin, le sultanat d'Oman, contre l'arrivée sur les côtes du pays d'un puissant cyclone, appelé Chapala, qui s'est formé en mer d'Oman. Selon l'OMM, son impact sur les terres pourrait être très violent. 

Un impact attendu dans les prochaines heures

Avec des vents allant jusqu'à 230 km/h, Chapala, qui a été qualifié par les experts de "tempête cyclonique très sévère", pourrait devenir une "super tempête cyclonique" et pourrait provoquer l'équivalent de huit années de pluie en deux jours, dans cette région désertique, entraînant un risque élevé d'inondations. 

Les dernières images satellites montrent que le cyclone est en très forte activité dans le golfe d'Aden, avec des rafales de vents à 240 km/h en moyenne. Il pourrait atteindre les terres ce lundi.

Un site de modélisation permet également de suivre la progression en temps réel du cyclone.

Etat d'alerte

L'agence météorologique yéménite a appelé les résidents des provinces du sud-est du pays, Hadramout et Mahra, ainsi que ceux de l'île de Socotra, à se tenir à au moins un kilomètre des côtes.

Elle a indiqué que les ports et les aéroports devront arrêter leur activité au passage du cyclone, et exhorté les pêcheurs à ne pas sortir en mer ainsi qu'à mettre leurs bateaux à l'abri pour éviter les dégâts. De leur côté, les autorités d'Oman ont déjà émis une série d'alertes pour avertir la population de crues potentielles.

Elles ont également ordonné la fermeture des écoles dimanche et lundi dans la province de Dhofar, dans le sud-ouest du sultanat. Des vagues pouvant atteindre sept mètres de haut sont attendues sur les côtes de Dhofar.

Fortes pluies

Les premiers effets se sont fait ressentir dès dimanche. De fortes pluies, accompagnées de rafales de vent, se sont abattues sur l'île yéménite de Socotra, endommageant des dizaines de maisons. L'île de Socotra, située dans le nord-ouest de l'océan Indien, à moins de 250 km de la Corne de l'Afrique et à 350 km des côtes du Yémen, compte 50.000 habitants, pour la plupart des pêcheurs.

"Plus de 80 maisons ont été endommagées sur les côtes de Socotra, touchées par les intempéries, et une centaine de personnes ont été secourues et hospitalisées", a déclaré Salem Zaher, le maire de Hadibou, chef-lieu de l'île. Il a ajouté que "plus de mille familles ont été évacuées et réinstallées dans des écoles et des campements" à l'intérieur de l'île, touchée en soirée par d'"intenses pluies et un vent fort".

Chapala correspond à un ouragan de catégorie 4 (sur une échelle allant jusqu'à 5), selon l'ONU.

Adrienne Sigel, avec AFP