Israël: 85% des Français inquiets, 75% pensent que le conflit risque de s’élargir à d’autres pays

Une inquiétude palpable. Le nouveau sondage "L'Opinion en direct" piloté par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce mercredi 11 octobre montre que la situation au Moyen-Orient, depuis les attaques du Hamas contre Israël et la riposte de Tel-Aviv sur la bande de Gaza, alarme les Français.

85% des personnes interrogées par Elabe se disent inquiètes pour la situation dans la région, dont 44% très inquiets et 41% plutôt inquiets. L'institut Elabe note qu'il s'agit d’un niveau d’inquiétude "similaire à celui mesuré au début de la guerre en Ukraine (90% inquiets, dont 45% très inquiets le 8 mars 2022)". 75% des personnes interrogées pensent aussi qu'il existe un risque que le conflit s'élargisse à d'autres pays, notamment le Liban et l'Iran.
Un risque de tensions en France pour deux Français sur trois
Deux Français sur trois (68%) pensent par ailleurs que ce conflit "présente un risque de tensions en France". Dans le détail, 23% des personnes interrogées répondent que "oui, certainement", le conflit présente un risque de tensions en France, 45% "oui, probablement", 16% "non, probablement pas", 4% "non, certainement pas". 12% ne savent pas.

Ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré qu'"une vingtaine d'interpellations" ont eu lieu depuis samedi, liées à des actes antisémites, qu'il chiffre à une cinquantaine, dont "certains très graves".
Lors d'une visite dans une école juive en banlieue parisienne, il a mentionné "des alertes" ces "dernières heures et ces derniers jours, avec des élèves de confession juive qui ont pu faire l'objet d'agression dans leur établissement".
Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, présent sur ce déplacement, a évoqué "plusieurs situations totalement insupportables et inacceptables", qui sont "remontées depuis lundi: croix gammée dessinée sur un tableau dans une classe ciblant un élève, une agression (...) dans les Hauts-de-Seine d'un lycéen par des camarades".
Une opinion mitigée sur une implication diplomatique plus forte de Paris
Aucune tendance ne se dégage clairement quant à une implication diplomatique plus forte de la France dans ce conflit. 35% des Français jugent qu'elle ne devrait pas s’impliquer plus fortement pour proposer une solution diplomatique, contre 32% qui pensent qu'elle devrait le faire. 33% n'ont pas d'opinion sur cette question.

La France souhaite "une résolution politique du conflit" pour "la recherche d'une paix durable", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
"Tout doit être fait pour permettre d'éviter la situation d'escalade au Moyen-Orient, protéger les civils, éviter l'embrasement", a-t-il souligné, rappelant le soutien de la France à Israël face à "des attaques injustifiables terroristes du Hamas".
La réaction de LFI peu soutenue
Depuis le début des attaques du Hamas contre Israël samedi, la réaction de La France insoumise fait polémique. LFI est accusée de trouver des justifications à l'attaque du Hamas contre Israël, depuis un communiqué samedi de son groupe parlementaire qui dénonce d'une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne.
"L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est", y a affirmé le groupe parlementaire insoumis.

Face à cette déclaration, 59% des personnes interrogées par Elabe estiment que LFI aurait dû condamner explicitement l’attaque du Hamas sur Israël - 26% ne savent pas. Ce désaccord reste haut parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022, avec 54% qui jugent que LFI aurait dû être plus explicite dans sa condamnation.
La cheffe de file de ses députés, Mathilde Panot, a condamné mardi à l'Assemblée nationale "l'ensemble des crimes de guerre", évoquant à la fois "les civils tués en Israël par les actes de terreur perpétrés par le Hamas" et "les civils qui, à Gaza, sont tués sous les bombes de Tsahal", l'armée israélienne qui a lancé sa riposte. Mais LFI refuse de qualifier directement le Hamas d'organisation "terroriste". Une position qui divise au sein de la Nupes.
Échantillon de 1002 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 10 au 11 octobre 2023.