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Gaza: Human Rights Watch accuse Israël de "nettoyage ethnique" dans l'enclave palestinienne

Des enfants regardent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 novembre 2024.

Des enfants regardent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 novembre 2024. - Eyad BABA / AFP

Selon un rapport de l'ONG, l'armée israélienne "ne peut pas simplement s'appuyer sur la présence de groupes armés pour justifier le déplacement de civils."

Des accusations lourdes. L'ONG Human Rights Watch (HRW) estime dans un rapport publié jeudi 14 novembre que les ordres d'évacuation à répétition de l'armée israélienne dans la bande de Gaza mènent à des déplacements forcés de population, ce qui relève du "crime de guerre".

"Human Rights Watch a rassemblé des preuves selon lesquelles des responsables israéliens (...) commettent le crime de guerre de transfert forcé" de civils, indique le rapport.

Selon HRW, les "actions d'Israël semblent également correspondre à la définition du nettoyage ethnique" dans les zones où l'armée a sommé les Palestiniens de partir et où ils ne pourront pas revenir.

Les déplacements de civils en question

Les autorités israéliennes affirment appeler les habitants de pans entiers du territoire à évacuer en raison d'impératifs militaires et disent ainsi participer à la protection des civils.

"Israël devrait démontrer dans chaque cas que le déplacement de civils est la seule option possible" pour se conformer au droit international humanitaire, note Nadia Hardman, chercheuse à HRW.

"Israël ne peut pas simplement s'appuyer sur la présence de groupes armés pour justifier le déplacement de civils", poursuit-elle.

Le porte-parole de HRW pour le Moyen-Orient, Ahmed Benchemsi, ajoute que "rendre systématiquement inhabitable des grandes parties de Gaza" constitue "un nettoyage ethnique".

En octobre, l'ONU a chiffré à 1,9 million les Gazaouis déplacés par la guerre. La population totale était estimé à quelque 2,4 millions d'habitants au début de la guerre.

"Rasées, étendues, nettoyées"

Selon HRW, les autorités israéliennes orchestrent les déplacements et s'assurent que certaines zones touchées "restent en permanence vidées".

Le rapport de l'ONG, de 170 pages, insiste sur deux zones que les Israéliens appellent les corridors de Neztarim et Philadelphie. Elles ont été, selon HRW "rasées, étendues et nettoyées" par l'armée pour créer des zones tampons pour raisons sécuritaires.

Le rapport s'appuie sur des entretiens avec des Gazaouis, des images satellite et des données publiques, le tout rassemblé jusqu'à août 2024.

Il ne tient pas compte de l'offensive israélienne en cours dans le nord de la bande de Gaza depuis plus d'un mois, et qui a forcé au moins 100.000 personnes à quitter les localités les plus au nord pour la ville de Gaza et ses environs, selon Louise Wateridge, porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV