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Iran

Une fusillade à l'intérieur du Parlement iranien fait plusieurs blessés

Des policiers aux abords du Parlement iranien après la double attaque à Téhéran le 7 juin 2017

Des policiers aux abords du Parlement iranien après la double attaque à Téhéran le 7 juin 2017 - Hossein Mersadi-Fars News-AFP

Le groupe terroriste Daesh a revendiqué la double attaque ce mercredi à Téhéran. Le Parlement iranien et le mausolée de l'imam Khomeiny, des lieux hautement symboliques, ont été visés.

Plusieurs attaques ont eu lieu simultanément ce mercredi à Téhéran dans des lieux hautement symboliques. Une réunion d'urgence du conseil national de sécurité a été convoquée par le ministre de l'Intérieur, selon l'agence de presse Isna.

L'organisation terroriste Daesh a revendiqué ces attaques, la revendication a été diffusée par l'organe de propagande de l'organisation jihadiste. Au moins douze personnes ont été tuées et une quarantaine d'autres ont été blessées, selon le responsable des urgences.

Une fusillade au Parlement

Une fusillade a éclaté à l'intérieur du Parlement iranien. Les assaillants -déguisés en femmes selon le ministère de l'Intérieur- auraient également pris en otage plusieurs personnes dans l'enceinte du Parlement. Les opérations des forces de l'ordre ont duré plusieurs heures avant que les quatre attaquants ne soient finalement tués.

Selon l'agence de presse iranienne, quatre hommes ont fait irruption armés de fusils et d'un pistolet. Un homme s'est fait exploser un peu plus tard dans l'un des étages du bâtiment. Des vidéos de l'attaque ont été diffusées par des témoins sur les réseaux sociaux. 

Selon un journaliste d'Euronews, des assaillants auraient tiré sur les passants depuis les étages du Parlement alors que de nombreux Iraniens se rassemblaient dans la rue, comme en témoignent des photos diffusées sur Twitter.

La fusillade n'a pas pour autant interrompu les travaux parlementaires, a rapporté un élu sur Twitter, comme le cite le correspondant du New York Times. Plusieurs membres du Parlement se sont par ailleurs pris en photo, souriants, et les ont postées sur les réseaux sociaux.

Le président du Parlement iranien a qualifié l'attaque d'"incident mineur", rapporte le journaliste d'Euronews.

Un attentat-suicide au mausolée de l'imam Khomeiny

Au même moment, un attentat-suicide a également eu lieu au mausolée de l'imam Khomeiny -un dignitaire religieux chiite présenté comme le guide spirituel de la révolution islamique- dans le sud de la capitale iranienne, à une vingtaine de kilomètres du Parlement. Deux personnes ont été tuées, dont un agent de sécurité selon Fars News. 

Selon Fars News, les assaillants étaient au nombre de quatre, dont trois femmes. L'une d'entre elles se serait faite exploser, selon le correspondant du New York Times citant des médias officiels.

Les trois autres assaillants auraient ouvert le feu. Un peu plus tard, un second individu s'est fait exploser, selon la télévision d'État.

Selon un journaliste iranien, une explosion aurait par ailleurs eu lieu à la station de métro qui dessert le mausolée, mais sans faire de victime. Les transports en commun ont été interrompus dans la zone.

Selon une journaliste française de France 24, la télévision n'aurait pas pour autant interrompu ses programmes.

Elle a plus tard incrusté en bas de l'écran une image du Parlement, montrant que la session se déroulait normalement.

L'ambassade de France appelle à limiter les déplacements

L'ambassade de France à Téhéran a quant à elle demandé à ses ressortissants de limiter leurs déplacements dans la capitale "et dans les grands centres urbains d'Iran" ainsi que de faire "preuve d'une vigilance particulière". Elle a aussi demandé aux Français "d'éviter les rassemblements et autres lieux très fréquentés".

De son côté, Antonio Tajani, le président du Parlement européen, a apporté sur Twitter son soutien au président du Parlement iranien et au peuple.

La Russie a quant à elle condamné ces attentats, estimant qu'ils prouvaient une nouvelle fois la "nécessité de coordonner la lutte antiterroriste". Les Émirats arabes unis ont également condamné ces attentats.

L'Iran chiite aide militairement le régime syrien face aux rebelles et à Daesh et soutient également le pouvoir en Irak dans sa lutte contre le groupe jihadiste sunnite. Des conseillers militaires et des volontaires iraniens mais aussi afghans et pakistanais épaulent les armées irakienne et syrienne sur terrain.

En mars dernier, l'organisation terroriste a publié une vidéo de menaces en persan contre l'Iran, affirmant qu'il allait "conquérir" ce pays chiite pour "le rendre à la nation musulmane sunnite" et qu'il allait provoquer un bain de sang chez les chiites.

C.H.A. avec AFP