Nucléaire iranien: 2 jours de négociations à Genève

Le président iranien Hassan Rohani - -
Une entente est "possible". Les grandes puissances - Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne - et l'Iran se retrouvent ce jeudi à Genève pour négocier les termes d'un accord sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. "Je crois qu'il est possible d'obtenir cet accord cette semaine mais je ne peux parler que de notre point de vue", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, à France 24.
Laurent Fabius, lui, a rappelé que "le temps de la négociation n'était pas illimité". "Souhaitant" que les nouvelles discussions "se traduisent par des avancées prochaines", le ministre des Affaires étrangères a redit la nécessité que l'Iran "réponde de manière concrète et vérifiable aux préoccupations de la communauté internationale", selon un communiqué du Quai d'Orsay.
Le risque de l'arme atomique
Le président iranien modéré Hassan Rohani s'était dit lundi "pas optimiste" sur l'issue des négociations. La réunion de Genève, prévue sur deux jours, est la seconde depuis son élection et doit aboutir, espère-t-il, à la levée des sanctions économiques contre l'Iran.
Pour leur part, les Occidentaux et Israël sont déterminés à stopper le programme iranien d'enrichissement d'uranium, soupçonné d'être destiné à fabriquer une arme atomique, ce que nie Téhéran, qui revendique toujours son droit au nucléaire civil.
Les précédentes discussions, à la mi-octobre, avaient été qualifiées de "substantielles". L'Iran avait alors proposé une feuille de route et accepté le principe d'inspections surprises de ses sites nucléaires.
Les négociateurs iraniens avaient également rencontré leurs homologues américains, une première depuis 2009 pour les deux pays qui ont rompu leurs diplomatiques il y a plus de 30 ans.
Des doutes intérieurs
Malgré l'atmosphère positive des premières discussions genevoises, qui tranchait avec le ton adopté par la précédente équipe iranienne, les négociations restent difficiles et empreintes de méfiance mutuelle.
Le Département d'Etat américain a ainsi admis que les négociations étaient "dures" et qu'il y avait "une profonde histoire de méfiance" entre les deux pays.
Dans un entretien dimanche à la Chaîne-10 israélienne, la négociatrice américaine Wendy Sherman a affirmé que Washington était prêt à offrir "une levée des sanctions très limitée, temporaire et réversible", tout en maintenant "l'architecture fondamentale des sanctions bancaires et pétrolières". Autre difficulté pour parvenir à un accord: les deux camps font face à une opposition interne.
A Téhéran, les négociateurs sont sous la pression de l'aile dure du régime, opposée à toute concession. Ils ont toutefois reçu dimanche le soutien du guide suprême iranien, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques, et a appelé à ne pas les "affaiblir" dans leur "mission difficile". Les représentants américains ont pour leur part plaidé pour que le Congrès accorde une "courte pause" à l'administration, avant un nouveau train de sanctions contre Téhéran, afin de laisser une chance à la diplomatie.